Face à une montée exubérante des discours haineux à contenance raciste, notamment depuis les derniers attentas qui ont secoué plusieurs Etats, les médias sont appelés à promouvoir les standards d'éthique et une déontologie professionnelle, plus que jamais ! C'est le message phare qui ressort de la conférence animé, hier à Alger, par le secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes, Ricardo Velasquez Gutierrez. Le conférencier estime, en effet, que le combat contre le discours de haine constitue désormais «un nouveau défi» pour les journalistes. Ceci, tient-il à rappeler, dans un contexte marqué par une montée de l'extrémisme, de l'intolérance et de la discrimination contre différentes communautés et minorités religieuses et ethniques. Selon le SG de la Fédération européenne des journalistes, relever ce défit serait une solution au problème qui suscite une «grande inquiétude» au niveau des politiques et des juristes. D'autant plus ce discours de haine «fait partie aussi de la liberté d'expression». C'est là tout l'enjeu du défi. Gutierrez, lors de cette conférence sur la thématique de «Ethique et déontologie : la responsabilité sociale du journalisme et des médias», avoue que la tâche des journalistes «n'a jamais été aussi difficile qu'aujourd'hui». Particulièrement à cause du nombre impressionnant des espaces d'expression et le développement fulgurant du numérique, notamment l'Internet. Il cite, dans ce sillage, l'impact des réseaux sociaux grand espace où sont «véhiculés des discours haineux et choquants». C'est pourquoi Ricardo Velasquez Gutierrez insiste sur le rôle central que peuvent jouer les journalistes pour contrer ce genre de discours et les dénoncer. «Vérifier» la source de l'information, «réfléchir sur l'impact» et les «conséquences» que peut avoir un écrit sur le lecteur sont les trois mots d'ordre du conférencier. Ce dernier n'a cessé de marteler la nécessité d'éviter de tomber dans le «sensationnel» en dépit des conséquences que peuvent avoir les informations rendues publiques. «Le journaliste doit se sentir responsable. Il a toujours une responsabilité face au discours de haine», disait-il. Il a, par ailleurs, regretté le manque d'«éthique» chez les médias occidentaux dans le traitement de certaines questions, notamment celles liées à l'Islam. Selon lui, ces médias créent l'amalgame en ne faisant pas attention à l'utilisation de certaines terminologies. L'intervenant a plaidé, à ce propos, pour l'adoption d'«une approche basée sur le dialogue pour avoir une perception plus mesurée» pour veiller à la déontologie journalistique à travers «l'autorégulation et la co-régulation», dira l'orateur. Par ailleurs, le ministre de la Communication, Hamid Grine, présent à la conférence, a réitéré son appel aux journalistes à «respecter l'éthique et la déontologie». Il a ensuite mis l'accent sur l'importance de la formation. Il citera, dans ce contexte, le programme élaboré par son département en faveur des journalistes.