Une instance d'autorégulation pour la presse est ‘'en mesure d'élever le niveau de responsabilité des médias et d'améliorer leur image'', a estimé mardi à Constantine, M. Jean-Jacques Jespers, vice-président du Conseil de déontologie journalistique (CDJ), organe officiel belge d'autorégulation. Intervenant au cours d'une conférence-débat intitulée ‘'l'autorégulation, une réponse prometteuse aux défis du journalisme ?'', organisée au siège du quotidien An-Nasr dans le cadre d'un cycle de formation des professionnels de la presse, M. Jespers, également professeur à l'université libre de Bruxelles, a indiqué qu'une réflexion collective dans le cadre d'une instance ‘'responsabilise'' les professionnels des médias. Estimant que les journalistes demeurent ‘'les exécutants d'une politique éditoriale'', il a soutenu qu'un conseil de déontologie journalistique met éditeurs et journalistes ‘'face à leurs actions'' et ‘'fixe en pleine conscience les responsabilités''. M. Jespers, soutenant que le journalisme traverse actuellement ‘'une crise morale'' caractérisée par des ‘'contradictions'' entre ‘'la nécessité économique de maintenir la prospérité financière de l'entreprise'' et ‘'la nécessité sociale de l'impartialité, de l'objectivité et de l'intégrité'', a précisé que l'autorégulation du métier des journalistes ‘'passe nécessairement par l'amélioration de leurs conditions socio-économiques''. Evoquant l'expérience du conseil de déontologie des journalistes belges, le conférencier a précisé que l'instance ‘'reçoit les dossiers de plaintes, les étudie et donne un avis à leur sujet, selon une procédure précise''. Soulignant que le conseil ‘'contribue à renforcer la déontologie, tant dans sa conception que dans sa mise en œuvre'', M. Jespers a également indiqué que le conseil ‘'peut aussi s'attaquer d'initiative à l'étude d'une pratique journalistique'' qui constitue, à ses yeux, un ‘'enjeu en matière de déontologie'', pour ‘'émettre un avis à portée plus générale que dans les plaintes individuelles''.