«Pendant que le pays file droit vers une faillite financière, les décideurs du moment n'ont pour remède qu'un programme d'austérité pénalisant de larges couches de la population et maintenant outrageusement les privilèges des clientèles et du train de vie de l'Etat», estime le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Dans un communiqué sanctionnant les travaux du secrétariat national qui s'est réuni hier en session ordinaire, cette formation politique estime que le choix d'opérer des coupes sombres dans les investissements publics et l'annulation de projets structurants déjà programmés hypothèquent pour plusieurs années le retour à une croissance économique et l'atténuation du problème du chômage qui touche particulièrement la jeunesse. Sur le plan politique, le RCD n'est pas allé de main morte pour constater que «la crise de légitimité du pouvoir en place, symbolisée par des luttes ouvertes au sein des institutions, déteint sur toute la vie publique et plombe le fonctionnement habituel de l'ensemble des organes de l'Etat». Les «19 -4» «polluent» la scène politique «Des acteurs politiques éjectés des centres de décisions polluent la scène médiatique pour à la fois sauvegarder leur influence et brouiller le combat de l'opposition pour l'avènement d'une transition démocratique. Cela va de l'exploitation politicienne de l'adoption de la loi de finances 2016 alors que le pays a besoin d'un vrai débat sur l'absence de stratégie économique», a expliqué le RCD dans son communiqué allusion au «19-4» et à l'opposition parlementaire. L'autre point développé par le secrétariat national est le projet de la révision de la Constitution. Là, le RCD note que compte tenu de la conjoncture politique nationale et internationale, «l'élaboration de ce texte fondamental doit avoir pour objet de garantir l'équilibre des pouvoirs et l'indépendance de la justice, la promotion de la citoyenneté, la sécurité nationale et l'ouverture sur l'espace nord-africain». «Les préparatifs pour une énième Constitution ne peuvent passer sous silence que toute Constitution pérenne doit émaner, non pas de consultations restreintes et obéissant à des calculs de pouvoir, mais d'un consensus issu d'un large débat public qui traduit l'aspiration de la majorité du peuple algérien à édifier un Etat moderne, démocratique et social», lit-on dans le ledit communiqué. «Il serait vain d'imposer à la nation des référents et des visions aussi iniques que sectaires», tranche la même source.