Mohcen Belabbès, président du RCD «Ils veulent sauvegarder leur influence et brouiller le combat de l'opposition.» Le RCD fustige un certain nombre d'intrus sur la scène politique à l'image de ce qu'il appelle les notables du système et autres ex-responsables. Il s'agit sans l'ombre d'un doute du groupe des 19-4 signataires de la lettre de demande d'audience envoyée au président de la République le 2 novembre dernier mais l'allusion est également faite à l'ex-premier responsable du département des renseignements ainsi que d'autres généraux à la retraite. «Des acteurs politiques éjectés des centres de décision polluent la scène médiatique», fustige le RCD dans un communiqué sanctionnant la réunion du secrétariat national de ce parti tenue avant-hier à Alger. Ces derniers qui sont motivés par des intérêts étroitement personnels, manoeuvrent contre l'opposition: «Ils (ces acteurs politiques... Ndlr) ne se soucient nullement de l'intérêt général, veulent à la fois sauvegarder leur influence et brouiller le combat de l'opposition pour l'avènement d'une transition démocratique.» Cela est illustré, fait-on savoir, par «l'exploitation politicienne de l'adoption de la loi de finances 2016 alors que le pays a besoin d'un vrai débat sur l'absence de stratégie économique». Cela confirme, avance-t-on, que «les chapelles du régime se sont érigées loin de la défense de l'intérêt général», a-t-on accusé. Pendant que le pays file droit vers une faillite financière, «les décideurs du moment n'ont pour remède qu'un programme d'austérité pénalisant de larges couches de la population et maintenant outrageusement les privilèges des clientèles et du train de vie de l'Etat», est-il relevé. Pis encore, «le choix d'opérer des coupes sombres dans les investissements publics et l'annulation de projets structurants déjà programmés hypothèquent pour plusieurs années le retour à une croissance économique et l'atténuation du problème du chômage qui touche particulièrement la jeunesse», estime-t-on. Au plan politique, le secrétariat national pointe du doigt la déliquescence des institutions de l'Etat. Ainsi est-il constaté que «la crise de légitimité du pouvoir en place, symbolisée par des luttes ouvertes au sein des institutions, déteint sur toute la vie publique et plombe le fonctionnement habituel de l'ensemble des organes de l'Etat». Sur un autre plan, «le discrédit du système qui a régenté la vie des citoyens pendant des décennies est sans appel», peut-on lire également. A ce titre, la récente adoption de la loi sur la criminalisation de la violence faite aux femmes «ne peut être assimilée à une volonté de rétablir la femme algérienne dans sa pleine citoyenneté». Sur ce point, le RCD prône «l'abrogation du Code de la famille, consacre l'égalité devant la loi et parachève le combat du peuple algérien pour recouvrer sa liberté». Le RCD conteste la démarche adoptée par le pouvoir concernant le dossier de la révision de la Constitution. Pour le RCD «toute Constitution pérenne doit émaner, non pas de consultations restreintes et obéissant à des calculs de pouvoir, mais d'un consensus issu d'un large débat public qui traduit l'aspiration de la majorité du peuple algérien à édifier un Etat moderne, démocratique et social». La situation politique régionale et internationale démontre, une fois de plus, que «l'élaboration de ce texte fondamental doit avoir pour objet de garantir l'équilibre des pouvoirs et l'indépendance de la justice, la promotion de la citoyenneté, la sécurité nationale et l'ouverture sur l'espace nord-africain», est-il indiqué. «Il serait vain d'imposer à la Nation des référents et des visions aussi iniques que sectaires», souligne-t-on.