La fête du Mawlid Ennabaoui n'en fini pas de se détourner, ces dernières années, de sa vocation spirituelle. Elle n'est plus synonyme de ferveur et d'évocation de la "sira nabawiya", mais plutôt une occasion pour un commerce dangereux. Le danger guette notamment les enfants, qui sont les plus attirés par les produits pyrotechniques. Des jours avant sa célébration, les étals de pétards font leur apparition dans quelques marchés, voire dans certains quartiers. Une aubaine pour les enfants n'ont pas trouvé mieux pour s'approvisionner en ces produits dangereux et de les faire exploser devant les établissements scolaires et parfois même les balancer sur des passants. Les quartiers populaires, les grandes artères commerciales à l'image de haï Meddahi, haï Essalem, haï Bensouna, le centre ville et d'autres quartiers, témoignent que l'interdiction n'a pas été, en fin de compte, respectée réellement, sinon, comment expliquer que cette marchandise soit toujours disponible. La règlementation algérienne interdit pourtant ce commerce. Les différents services de sécurité opèrent chaque année d'importantes saisies de pétards, mais, selon toute vraisemblance, les trafiquants réussissent à introduire d'énormes quantités par divers moyens frauduleux. Des commerçants nous ont affirmé qu'ils s'approvisionnés directement à partir des wilayas de l'Est du pays. Des enfants mineurs sont également exploités pour cette magie des pétards qui, à longueur de journée, courent les artères de la ville et les marchés pour écouler leur marchandise illicite. Rencontré au marché des fruits et légumes, un parent avoué qu'il n'était plus envisageable d'interdire aux enfants l'achat de pétards car la marchandise est exposée partout et qu'il était quasiment impossible de les surveiller en permanence. Le soir de la célébration de la fête, les rues du quartier ressemblent à un véritable champ de bataille où les jets de pétards entre enfants deviennent leur jeu favori, mais qui conduit parfois aux urgences médicales. Selon les médecins, ces services reçoivent chaque année des victimes brûlées ou blessées à la main ou au visage. Parfois grièvement… Certains gros pétards peuvent entraîner des séquelles irréversibles au niveau de l'ouïe ou des yeux, soit des handicaps à vie.