A quelques jours de la fête du Mawlid Ennabaoui, tous s'accordent à dire que le durcissement de la législation pour endiguer le phénomène de commercialisation des pétards a donné ses fruits. Cette année, aucune opération de saisie où tentative d'introduction frauduleuse n'a été enregistrée a Oran par les services concernés, alors qu'en 2013, près de 6 millions d'unités de pétards ont été saisis au port d'Oran et seulement quelques milliers d'unités ont été saisies en 2014. Alors qu'une semaine seulement nous sépare de la célébration de cette fête religieuse, on constate un net recul dans la vente. Mais même si aucune saisie n'a été opérée, quelques étals des pétards et autres produits pyrotechniques ont fait leur apparition dans les quartiers et dans quelques marchés. Depuis quelques années, la fête d'El Mawlid En Nabaoui a dérogé à sa vocation spirituelle, elle n'est plus synonyme de ferveur et d'évocation de la Sira de notre Prophète Mohamed (QSSSL), mais plutôt une occasion pour un commerce dangereux. Le danger guette notamment les enfants, qui sont les plus attirés par ces produits pyrotechniques. Certains enfants n'ont pas trouvé mieux que de s'approvisionner de ces produits dangereux et de les faire exploser devant les établissements scolaires et parfois même les balancer sur des passants. Les quartiers populaires, les grandes artères commerciales, à l'image de la Bastille et M'dina J'dida, témoignent que l'interdiction n'a pas été, en fin de compte, respectée réellement, sinon, comment expliquer que cette marchandise est toujours disponible. Au niveau de la direction du commerce, on est catégorique : « la loi est appliquée dans toute sa rigueur. Surtout au port où l'entrée des produits pyrotechniques est prohibée.» Mais cela reste au stade des déclarations, car les marchés populaires en regorgent. Certains affirment que c'est un vieux stock qui a été mis en vente, mais la plupart assurent que c'est un nouvel arrivage. Certains commerçants affirment qu'ils sont approvisionnés directement à partir des wilayas de l'Est et du Centre, Blida, Sétif, El Oued et Msila. Déjà, plus de 200 000 boîtes de pétards ont été saisies par les gendarmes, ces derniers jours, dans ces mêmes wilayas. Ces pétards sont généralement fabriqués en Chine. Leurs fabricants innovent chaque année en les rendant plus forts en matière de bruit et plus attirants par l'emballage, pour inciter les jeunes à les achater. Selon les médecins, les années passées, entre 100 et 150 accidents dus à l'utilisation des ces explosifs étaient enregistrés. Ces accidents laissent des séquelles à des enfants qui manipulaient maladroitement de gros pétards, à savoir des yeux brûlés qui ont engendré une cécité irréversible, des doigts arrachés par la forte déflagration, des visages défigurés, etc. Dans certains cas, les interventions chirurgicales sont inévitables. Mais depuis deux ans, le nombre de blessés a régressé. L'année dernière, il a été enregistré une quarantaine de blessés à Oran, Dans le même contexte, les services de la Protection civile d'Oran lancent un appel aux citoyens et particulièrement les jeunes, à un maximum de prudence. Selon la Protection civile, l'utilisation abusive et dangereuse, durant la fête du Mawlid Ennabawi, des produits pyrotechniques, qui sont du reste interdits, cause chaque année des blessures graves aux personnes et des incendies dans les habitations et les établissements recevant du public. « Les parents doivent expliquer à leurs enfants les dangers de ces produits prohibés, et ils sont nombreux : risque d'explosion dans la main, brûlure des yeux, perte définitive de l'audition, blessures graves et lésions définitives, amputation, inflammation des vêtements, début d'incendie dans une pièce close, mais aussi risque de feu en extérieur, etc. Toutefois, il est strictement déconseillé de les projeter sur les personnes, sur les voitures, les stations d'essence, et les habitations, notamment près des hôpitaux et cliniques. Par ailleurs, la manipulation des bougies et cierges doit tenir compte des consignes de sécurité suivantes : elles doivent être placées sur des supports stables et non inflammables. Leur emplacement doit être loin des tentures et meubles afin d'éviter l'éclosion d'incendies. Leur manipulation doit se faire en présence des adultes. Certains parents achètent eux-mêmes ces produits dangereux à leurs enfants, d'autres le font indirectement en mettant de l'argent entre les mains des enfants ; ces derniers se dirigent directement vers ces vendeurs illicites qui décorent la rue.