«Rôle de la société civile dans le développement sociétal : réalités et perspectives», tel est le thème d'une journée d'information sur la lutte contre les fléaux sociaux organisée avant-hier par l'association Femme active de Tizi Ouzou au niveau de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Une occasion pour l'association organisatrice de tirer la sonnette d'alarme quant à la propagation des fléaux sociaux qui rongent la société algérienne en général, et la région en particulier. Lors de son intervention, la présidente de Femme active, Mme Djouher Hachemi, a plaidé pour favoriser le dialogue et la communication en milieu familial pour éradiquer tous ces fléaux sociaux auxquels est exposée la frange juvénile de la société. «La force de toute nation repose sur le civisme de sa population. Raison pour laquelle la société civile doit s'impliquer pour mettre fin à ces fléaux. Il est temps pour la famille algérienne d'opter pour le dialogue familial, de s'asseoir autour d'une table avec ses enfants et de parler des problèmes qui rongent notre société», a-t-il insisté. Les différents intervenants ont appelé les acteurs de la société civile à s'impliquer davantage pour mettre fin à ces fléaux sociaux, car selon eux, cette lutte n'est pas l'affaire seulement des services de sécurité, mais de tout le monde. De son côté, le représentant de la Sûreté de wilaya, le lieutenant de police Nabil Mokhtara, est revenu longuement sur le rôle des forces de sécurité dans la lutte contre toutes formes de violences qui portent atteinte à la sécurité du citoyen et de ses biens. «La lutte contre les fléaux qui guettent notre société demeure un souci permanent pour notre corps de sécurité. En ce sens, un programme de sensibilisation visant la lutte contre cette violence a été entrepris tout au long de l'année par la police». D'après cet officier, le soir venu, la violence prend des proportions alarmantes au niveau de la ville des Genêts. «Nous avons assisté à des scènes inimaginables de violence. En témoignent les bilans dressés par nos services à chaque fin de mois et à travers lesquels on peut aisément mesurer l'ampleur de ces fléaux». Ce sont, en effet, des centaines de personnes qui, chaque mois, sont impliquées dans des scènes de violences de tout ordre qui gangrènent notre société déjà en mal de repères. Pour illustrer cette situation, l'invité rappellera que dans le cadre de la lutte contre la criminalité urbaine, les éléments de ses services ont accompli durant le mois de novembre dernier 292 opérations coup-de-poing ciblant 272 points noirs (quartiers sensibles, lieux publics, cafés maures, marchés, gare routière et chantiers de construction). Elles ont donné lieu à l'interpellation de 1685 personnes et dont 34 ont été contrôlées et présentées au parquet pour divers délits, dont port d'armes prohibées, détention de stupéfiants, etc. Internet, un usage à surveiller Le représentant de la Direction locale des affaires religieuses, Abderrahmane Sadok, a appelé la société civile à être accompagnatrice de cette jeunesse délinquante et non pas seulement juge. «Il faut qu'il y ait un respect mutuel et un respect sociétal au sein de notre société basé sur l'orientation de cette jeunesse délinquante et, bien sûr, mettre fin à ces fléaux sociaux», a-t-il expliqué. De son côté, le président de la Commission algéro-africaine pour la paix et la réconciliation, le Dr Ahmed Mizab, a affirmé que le mauvais usage de l'internet et l'ouverture à la mondialisation numérique est une des causes du naufrage de la société algérienne. «Face aux défis de la mondialisation et de la guerre numérique, il faut que la force intérieure de la société algérienne joue un rôle de sensibilisation pour sauvegarder ses valeurs ancestrales et se mettre à l'abri de cette violence. Il faut aussi mettre en place un travail de volontariat pour sensibiliser notre jeunesse sur ces fléaux sociaux». Et d'enchaîner : «La sensibilisation culturelle de la société est la source du développement sociétal durable. Alors il est essentiel d'instaurer cette culture pour sauvegarder notre société de ces violences qui prennent de l'ampleur, a-t-il mis en garde, tout en appelant les imams à lancer des prêches visant à lutter contre ces fléaux sociaux.