Les jeunes chômeurs de la commune de Oued El Berdi, à 10 km au sud de Bouira, ont protesté, hier matin, en procédant à la fermeture de la station d'enfûtage appartenant à Naftal, située à quelques encablures à l'ouest du chef-lieu communal. Les protestataires dénoncent la politique de deux poids deux mesures de Naftal dans le recrutement. La goutte qui a fait déborder le vase, selon les chômeurs, est le dernier concours de recrutement pour une offre de deux postes d'emploi. «La station a organisé un concours de recrutement pour deux postes, que les chômeurs de la région ont tous passé. Mais à la fin, aucun d'entre eux n'a été retenu. Alors que celui qui a été recruté est issu d'une autre commune. Quant à l'autre poste d'ingénieur HSE, il a été tout simplement annulé par la société, parce qu'il a été promis à quelqu'un d'autre qui n'est sûrement pas d'ici», a déclaré le porte-parole des protestataires qui demande l'annulation pure et simple de ce concours. Ainsi, les chômeurs ont dénoncé le flou qui a entouré le recrutement de quatre agents de sécurité par la direction de la station d'enfûtage de Oued El Berdi. Ils interpellent le PDG de Naftal afin de mettre un terme à cette situation délétère. La situation des jeunes diplômés de la commune de Oued El Berdi ne cesse de se dégrader. Malgré l'existence d'une zone industrielle, l'une des plus anciennes de la wilaya, et une zone d'activité qui a accueilli plusieurs projets d'investissements, le sous-emploi touche plusieurs jeunes. Un paradoxe. La décision des autorités locales qui consiste à favoriser les chômeurs des régions où les projets d'investissements sont installés, est totalement bafouée par les employeurs. «On s'est réuni avec les responsables de la station d'enfûtage à plusieurs reprises et on a parlé de la priorité des chômeurs de la région quant au recrutement et ce, en présence des responsables locaux et de la direction de l'emploi de la wilaya», soulignent les chômeurs. «Les jeunes de la région ont travaillé sous contrat durant de longues années. Mais ils finissent toujours par être renvoyés sans raison. Les autres trouvent des facilités pour avoir un contrat ou être recrutés. On ne comprend pas cette politique. Ils ne veulent pas de nous. Ils préfèrent ramener des employés d'autres communes et wilayas, mais les chômeurs de Oued El Berdi, eux, n'ont aucun droit au travail», dénonce-t-on. 19 chômeurs arrêtés par les forces de l'ordre Les protestataires ont tenu à souligner qu'ils ne sont pas contre le travail des personnes issues d'autres régions. «Mais il faut comprendre que nous n'avons pas où aller, estiment-ils. La majorité des chômeurs sont des universitaires, ils veulent juste travailler.» «Apparemment, pour travailler dans la zone industrielle de Oued El Berdi, il faut avoir une résidence d'une autre commune ou wilaya», ironise un protestataire. En début d'après-midi, les forces antiémeutes de la Gendarmerie nationale sont intervenues pour ouvrir la station d'enfûtage et permettre aux dizaines de camions transportant du gaz propane d'y accéder. Nous avons appris que 19 protestataires ont été embarqués manu militari par les forces de l'ordre et sont actuellement au niveau de la brigade de Oued El Berdi. Face à cette situation, le premier responsable de Naftal à Bouira, présent sur les lieux, n'a pas voulu s'exprimer. «On a reçu des instructions pour ne pas faire de déclarations à la presse», dira-t-il.