Près de 500 personnes étaient hier présentes à Lausanne, en Suisse, pour rendre un ultime hommage à Hocine Aït Ahmed. Le centre funéraire de Montoie, à Lausanne, où est exposée la dépouille du regretté militant des causes justes et non moins figure emblématique de la guerre de Libération nationale, a connu dès les premières heures une affluence importante. Amis, acteurs politiques, personnalités diplomatiques et responsables politiques ont tous tenu à saluer la mémoire de Hocine Aït Ahmed et présenter les messages de compassion et de condoléances à la famille du défenseur acharné des droits de l'homme. Parmi les nombreuses personnes qui se sont déplacées hier matin à Lausanne pour se recueillir une dernière fois sur la dépouille mortelle, l'on notera la présence du chanteur Idir qui a ému plus d'un quand celui-ci, avec sa guitare, chantera à la mémoire de Si L'hocine. Un moment chargé d'émotion auquel de nombreuses personnes n'ont pas pu retenir leurs larmes au moment où Idir déclamait sa chanson. Ce dernier dira qu'«on a toujours eu l'impression que l'Algérie habitait ton cœur, t'obsédait». Les médias suisses aussi ont tenu à marquer cette cérémonie puisque de nombreux organes de presse ont tenu à marquer l'événement. «24 Heures», journal suisse, a consacré un long article à cette cérémonie de recueillement. «Les témoignages exprimés lors de cette cérémonie laïque, entrecoupée notamment par des chants liturgiques kabyles, ont salué une personnalité hors-normes et la ténacité de son combat en faveur de la démocratie, du pluralisme et des droits de l'homme», lit-on sur les colonnes du journal suisse qui a fait intervenir la philosophe suisse Marie-Claire Caloz Tschopp. «Nous perdons un grand résistant qui a souvent eu raison avant d'autres et qui nous a appris que les droits sont trop précieux pour être instrumentalisés, a-t-elle déclaré en ajoutant que son engagement a pesé sur toute son existence et sur celle de sa famille.» «24 Heures» cite par ailleurs le doyen de la faculté de droit d'Alger, Madjid Benchikh, qui a rappelé à quel point les institutions politiques helvétiques et la collégialité inspiraient Hocine Aït Ahmed. De Lausanne, ce dernier continuera d'œuvrer pour la démocratisation de sa patrie, a-t-il dit. Une fois les adieux de Lausanne terminés, la dépouille d'Aït Ahmed fera son dernier voyage dans le pays qui l'a vu naître et grandir pour s'y reposer à jamais aux côtés des siens, les vrais. Jeudi, ce sera au tour d'Alger d'accueillir son enfant. La capitale s'apprête d'ores et déjà à réserver à ce novembriste une veillée funèbre à la dimension de l'Homme.