La branche maghrébine du réseau Al-Qaïda a annoncé avoir assassiné un touriste britannique qu'elle détenait en otage depuis janvier, dans un communiqué mis en ligne sur un site islamiste dont a fait état hier SITE, un centre américain de surveillance de ces sites. Le communiqué, dont l'authenticité ne pouvait être confirmée dans l'immédiat, ne précise pas de quelle manière l'otage Edwen Dyer a été tué. Il ne dit apparemment rien sur le sort réservé à un autre touriste enlevé au Niger en même temps qu'Edwen Dyer et retenu en otage par le même groupe, Werner Greiner, de nationalité suisse. Selon le communiqué, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a assassiné l'otage le 31 mai parce que le gouvernement britannique ne répondait pas à ses exigences. Le groupe demandait que Londres remette en liberté l'islamiste radical Abou Qatada «Al-Filistini» (le Palestinien), un homme présenté par les autorités britanniques comme l'un des membres les plus dangereux du «Londonistan», la mouvance islamiste radicale implantée dans la capitale britannique. Edwen Dyer faisait partie d'un groupe de quatre touristes européens capturés au Niger le 22 janvier par AQMI. La branche maghrébine du réseau Al-Qaïda avait aussi annoncé avoir enlevé au Niger deux diplomates canadiens, Robert Fowler et Louis Guay. Ces deux diplomates canadiens et deux des quatre touristes, deux femmes, l'Allemande Marianne Petzold et la Suissesse Gabriella Burco, l'épouse de M. Greiner, avaient été libérés le 22 avril dans le nord du Mali. Les ravisseurs avaient affirmé quatre jours plus tard qu'il s'était agi d'un échange contre quatre de leurs combattants. Dans ce même communiqué du 26 avril, le mouvement menaçait aussi d'exécuter l'otage Edwen Dyer si Londres ne répondait pas à sa demande dans un délai de 20 jours. Le 20 mai, AQMI avait annoncé qu'elle prolongeait de 15 jours son ultimatum avant de tuer Edwen Dyer si Abou Qatada n'était pas remis en liberté. «Nous demandons à la famille de l'otage de faire pression sur son gouvernement et nous l'assurons que ce nouvel ultimatum ne sera plus renouvelé. C'est un dernier délai que nous offrons à la famille et à son gouvernement avant que la menace ne soit exécutée», affirmait le groupe dans un communiqué. Pour leur part, les familles des deux otages européens avaient publié, vendredi à Bamako, une déclaration dans laquelle elles «conjuraient» les ravisseurs de les libérer. «Nous conjurons les personnes qui vous retiennent de procéder à votre libération», écrivaient-elles dans un document. Les familles s'adressaient aussi à chacun des otages en particulier. Selon une source malienne proche des négociations, Edwen Dyer et l'otage suisse étaient entre les mains d'un groupe d'Al-Qaïda dirigé par l'Algérien Abdelhamid Abou Zeid, un islamiste «violent et brutal», déclarait hier un membre de l'équipe de négociation qui a tenté d'obtenir la libération de l'otage tué et celle d'un ressortissant suisse, toujours aux mains des ravisseurs. Abou Zeid est décrit par les spécialistes des réseaux islamistes comme étant un ancien lieutenant de Abdelrazak, alias El Para, ancien émir du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) pour le sud du pays.