A voir les informations révélées par le centre américain “SITE”, chargée de la surveillance des sites internet islamistes, faisant état de 28 soldats maliens tués dans une embuscade d'Al-Qaïda au Maghreb, cette dernière est bien implanté dans ce pays et compte élargir son rayon d'action. Bamako a cependant démenti et parle de “propagande”. Au lendemain de la déclaration du président malien Amadou Toumani Touré annonçant que son pays menait une “lutte totale contre Al-Qaïda”, après l'annonce d'accrochages “très meurtriers” entre l'armée et des éléments de la branche maghrébine d'Al-Qaïda dans le nord-ouest du pays, la nébuleuse d'Oussama Ben Laden a affirmé hier avoir tué 28 soldats maliens dans une récente attaque dans le nord du Mali. Le communiqué a été rendu public par le centre américain SITE, qui est chargé de la surveillance des sites islamistes. L'Aqmi indique aussi avoir capturé lors de l'attaque, lancée le 4 juillet, trois autres militaires maliens et perdu un combattant mauritanien. S'attaquant au chef de l'Etat malien, qu'il accuse d'avoir engagé son armée contre ses éléments avec le soutien des “Croisés”, Al-Qaïda menace de lancer d'autres attaques contre l'armée malienne. Pour rappel, Amadou Toumani Tour avait affirmé que son pays menait une “lutte totale contre Al-Qaïda”. Il avait clamé que : “C'est une lutte totale contre Al-Qaïda que nous menons actuellement. Je dis bien totale. Sur le terrain, dans la bande sahélo-saharienne, les salafistes et leurs complices qui sont auteurs de multiples trafics, sont nos ennemis ”. Il faut croire que le bilan meurtrier révélé par l'aile maghrébine de la mouvance islamiste était déjà connu par le président malien, lorsqu'il a fait ces déclarations à la presse. C'est ce qu'on peut déduire des informations données par son ministre de la Défense, qui avait indiqué qu'une “patrouille” a eu des “accrochages très meurtriers avec des groupes armées salafistes les 3 et 4 juillet dans le secteur nord-ouest”, dans la région de Tombouctou, et que “des pertes ont été enregistrées de part et d'autres”, sans fournir toutefois de bilan détaillé. Mais, hier le capitaine Ali Diakité, de l'état-major de l'armée malienne a catégoriquement nié les assertions d'Al-Qaïda en affirmant : “C'est de la propagande. Il y a eu certes des dizaines de morts de part et d'autre mais ce sont les terroristes qui ont perdu le plus d'hommes”. Il ajoutera : “Nous avons une dizaine d'éléments portés disparus. Cinq d'entre eux sont revenus avant-hier (lundi) à la base”. Un autre haut responsable de la sécurité à Bamako a annoncé qu'une opération d'envergure de plusieurs pays contre les éléments d'Al-Qaïda Maghreb dans la bande sahélo-saharienne est en préparation pour en venir à bout. Apparemment cette embuscade meurtrière contre les soldats maliens est une réponse de l'Aqmi à l'armée malienne, qui avait annoncé avoir tué 26 “combattants islamistes” en attaquant, pour la première fois, une base de la branche maghrébine d'Al-Qaïda sur son sol. Selon la même source, l''opération avait été menée dans l'extrême nord du Mali, à la frontière avec l'Algérie, sur le territoire de la localité de Garn-Akassa, suite à l'assassinat deux semaines auparavant de l'otage occidental, le Britannique Edwin Dyer. Le meurtre avait été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique. Pour rappel, cet otage avait été capturé en janvier au Niger voisin, en même temps que trois autres touristes. Un Suisse, Werner Greiner, reste actuellement aux mains des ravisseurs, alors que les deux autres ont été libérés. Merzak Tigrine