C'est du jamais vu. Le football algérien est en train de se ridiculiser à l'échelle planétaire. La valse des entraîneurs a pris cette saison des proportions alarmantes dans les deux championnats professionnels algériens, la Ligue 1 et la Ligue 2 Mobilis. Nos clubs professionnels, qui n'ont de professionnel que le nom, sont en passe d'établir un record mondial en la matière. A l'issue de la phase aller, 31 entraîneurs ont été consommés, 16 en Ligue 1 et 15 en Ligue 2. Du jamais vu dans les annales du football national. La palme revient bien évidemment au RC Arbaâ, la lanterne rouge du championnat, qui abordera la phase retour avec un cinquième coach. Après Billel Dziri, Darko-Daniel Janakovic et Abdennour Bousbia, c'est au tour de Khaled Lounici de quitter le navire après avoir dirigé le RCA lors du dernier match de l'année 2015 contre le CS Constantine. Le RC Relizane, le MC El-Eulma, le MC Saïda et l'USMM Hadjout ont consommé, eux, trois techniciens. Les intouchables présidents de clubs changent d'entraîneur comme ils changent de chemise et les instances sportives sont impuissantes devant ce phénomène qui porte atteinte et préjudice au football algérien. La FAF a décidé de limiter les licences à deux par saisons pour les entraîneurs pour freiner, soit disant, cette valse, mais cette mesure n'a rien apporté sur le terrain. Bien au contraire. Cette valse s'est encore accentuée depuis que la FAF a pris cette disposition décriée par nos techniciens, dont certains se retrouvent déjà au chômage après avoir consommé leurs deux licences, en l'occurrence Aziz Abbès (CRBAF et USMMH) et Abdelhakim Boufenara (MOC et MCS). A l'entame de la phase retour, quatre clubs seulement de la Ligue 1, l'USM Alger, le CR Belouizdad, l'USM El Harrach et le DRB Tadjenanet, et autant de la Ligue 2, le CA Batna, le Paradou AC, l'ASO Chlef et l'AS Khroub, n'ont pas changé de coach. Hormis l'ASK, tous ces clubs occupent les premières places dans les deux championnats, ce qui prouve, si besoin est, que la stabilité paye. D'autres coachs seront certainement sacrifiés dans la seconde partie où les faux pas sont interdits, notamment à domicile.