Pour inaugurer l'année 2016, le Real Madrid est reparti avec un seul point de Mestalla (2-2) dimanche soir. Rejoint deux fois au score, réduit à dix en deuxième période, la Casa blanca a de nouveau concédé du terrain à l'Atlético, victorieux de Levante (1-0). Après une belle entame de match concrétisée par un but superbe de Karim Benzema au terme d'une action d'école estampillée BBC, le Real Madrid n'a pas été en mesure de conserver le même rythme tout au long de la partie et a été régulièrement dépassé au milieu de terrain. Ligne directrice pas clairement établie, leadership pas assumé L'absence d'un véritable joueur à vocation défensive dans ce secteur de jeu a été préjudiciable, notamment après l'expulsion de Mateo Kovacic (68'). Invaincu à domicile depuis plus d'un an, Valence a arraché le match nul une minute après la réalisation de Gareth Bale, mettant en exergue les failles mentales des Madridistes. Et sans un gâchis monumental d'Alvaro Negredo, constamment en quête de justifier le prix de son transfert et son salaire mirobolant, le Real Madrid aurait pu quitter Mestalla avec une défaite dans les bagages et affaiblir un peu plus la position intenable de Rafael Benitez. L'heure est grave et les faits ne trompent pas : ce sont les cadres Keylor Navas, Sergio Ramos, Marcelo qui sont allés au feu en zone mixte après le match. Guère populaire à Santiago-Bernabeu, Rafa Benitez a dû savourer les hommages rendus par les supporters de Valence pour son retour à Mestalla. Car pour le reste, malgré sa volonté de mettre en avant les points positifs de son équipe, le technicien espagnol demeure en position particulièrement instable. Avec 4 points de retard sur l'Atlético et 2 sur le Barça qui compte un match en moins, le Real Madrid est sous la menace directe de Villarreal une longueur derrière. Le championnat est encore loin d'être joué mais l'absence de liant et de continuité des Merengue reste problématique. Benitez se prive de Casemiro au milieu, davantage par souci de diplomatie que par volonté tactique. C'est pourtant d'un joueur de son profil dont le Real a besoin afin de libérer Toni Kroos et Luka Modric de certaines tâches ingrates. Face à une équipe rugueuse comme Valence, ce défaut de puissance est rédhibitoire. Mis en difficulté dans les médias dès son arrivée, Benitez est en porte-à-faux entre Florentino Pérez et ses joueurs qui adhèrent modérément à son discours. Sans ligne directrice clairement établie et sans leadership assumé, le talent ne suffit pas. Ronaldo en retrait contre les gros Tandis que Karim Benzema et Gareth Bale se sont mis en évidence dimanche soir, Cristiano Ronaldo a déçu. Serré de près par Aderlan Santos tout au long de la partie, Ronaldo n'a pas pesé sur la rencontre, même s'il a adressé une passe décisive à Benzema. Les statistiques sont impitoyables avec le Portugais. Cette saison, lors des 8 chocs joués par le Real Madrid (Barça, Atlético, Valence, Séville, Villarreal, Athletic et PSG), le triple Ballon d'or n'a jamais trouvé le chemin des filets. Face à ces équipes, le bilan des Madrilènes est famélique : seulement deux victoires. Les chiffres ne mentent pas et témoignent de la situation compliquée que vivent le Real Madrid et sa star.