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Le désordre humain conté à mon petit-fils de Aicha Bouabaci : «Indignée, je me révolte par les mots»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 09 - 01 - 2016

Décrire à son petit-fils la déshumanisation du monde avec des termes accessibles empruntant les chemins du cœur, l'auteur Aicha Bouabaci a su le faire à travers une saga, sans pour autant l'alarmer.
Raconter à Yazid la violence, l'exil et la xénophobie sous forme de petite histoire, tel est le challenge que relève Aicha Bouabaci avec brio. Sans s'embarquer dans les dédales du registre de l'immigration avec un lexique adapté, elle a su avec sagacité et pertinence conter toute la déréliction, le désarroi et l'humiliation de tout homme exilé.
Dans Le désordre humain conté à mon petit-fils paru cette année aux éditions Le Flamboyant du Bénin, la démarche cardinale de l'auteure est subtile. Cette édition nouvelle est revue et enrichie par rapport à la première version des éditions Casbah. Avec des mots pathétiques et émouvants, l'écrivaine talentueuse attendrit et impressionne par tant d'émotions. Tout au long du récit, on sent une Aicha d'une sensibilité à fleur de peau se projetant dans cette histoire dramatique de tout exclu. La narration est soutenue par une grande charge émotionnelle. L'indignation et la révolte sont omniprésentes dans ce récit et lui donnent un caractère de sédition intérieure.
Un triste conte
Dans ce livre d'une grande profondeur d'analyse et d'une hauteur de vue, l'écrivaine évoque l'histoire d'une famille déportée en Allemagne ayant subi des incidents et des anicroches poignants qui la conduisent à l'expulsion à cause d'une simple vétille. Mais quand on est basané, on n'a pas droit à l'erreur, ni à l'indulgence, on est suspect d'emblée. Délit de naissance ? Délit de faciès ? ou simplement la peur de l'autre dans tout ce qu'elle suppose.
Brahim et Ibtissem, un couple avec leur bébé Lyes établi en Allemagne, voit subitement leur vie basculer. Cette petite famille exilée peut se trouver partout quelle que soit la latitude. C'est elle, lui, l'autre, le citoyen lambda qui cherche un coin de ciel pour vivre heureux.
A travers d'innombrables réflexions très sensées, Aicha appréhende avec bouleversement les thèmes d'actualité de l'immigration, de la discrimination et de la violence. Ces sujets douloureux font florès ces dernières années et témoignent de la déshumanisation de notre monde.
Comme «L'intolérance est de tous les temps» selon un auteur et que «la violence emporte tout» selon Simone de Beauvoir, à elles deux, elles détruisent tout ce qu'il y a de bon en l'homme. Avec ce triste conte, Aicha Bouabaci interpelle son petit-fils et les citoyens afin de les sensibiliser et leur faire comprendre que tendre la main est un geste altruiste et plein d'humanité.
Elle est convaincue que dans cette époque sombre, il y a toujours de l'espoir en l'homme.
Ce qui lui fait dire en conclusion à travers le message laissé à son petit--fils : «Yazid mon enfant, avec ce conte, je ne voulais certainement pas t'effrayer. Je souhaitais seulement t'éveiller à la vraie vie.
Celle de la guerre, de la misère, de toutes les exclusions dont sont victimes des enfants par milliers à travers le monde.
Mais la vraie vie, c'est aussi et surtout celle des sourires partagés, des mains tendues et des espérances entretenues. Au- delà des frontières, la moisson est féconde. L'humanité noble et douce existe partout. Ne l'oublie jamais.» C'est par cette note d'espoir et d'espérance en un meilleur avenir que l'écrivaine clôt son passionnant conte.
La bêtise humaine
D'une superbe écriture, avec des mots appropriés et justes qui dépeignent avec exactitude le désespoir des hommes, elle slalome entre lucidité, émotions et convictions.
Cet ouvrage est un hymne à l'homme, à l'humanité, à la solidarité et à la tolérance. L'écrivaine inventive et poétesse laisse un beau message de grandeur et d'amour du prochain, à l'image du petit prince de Saint Exupéry. A lire vivement pour mieux comprendre la bêtise humaine et l'intolérance. Il est à noter que cette poétesse, nouvelliste, romancière, membre de l'association féminine de la région méditerranéenne a été élevée au grade de chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres, promotion étrangers en mars 2006 (France).


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