En dépit de sa vocation agricole qui ne date pas d'hier, la wilaya a de très faibles ressources hydriques. Ses oueds sont généralement secs en été et même en automne. Ce n'est pas pour rien que son agriculture orientée dans sa majorité vers la céréaliculture compte sur la pluviométrie pour se développer. Ses ressources souterraines sont également faibles, ce qui ne lui permet pas de faire face aux besoins énormes de sa population. Elle a certes bénéficié d'un projet important dans les années 80 qui a consisté en la réalisation du barrage d'Aïn Zada situé dans la commune d'Aïn Taghrout. Mais les eaux du barrage construit en amont de l'oued Bousselem sont destinées à 60 % à la wilaya voisine de Sétif. Seuls 40 % parviennent à la wilaya qui l'abrite. Elles ne couvrent qu'une dizaine de localités, dont le chef-lieu de wilaya. Les autres sont alimentées à partir de forages, au débit moyen, voire faible pour certains, comme ceux situés au nord et à l'ouest de la wilaya. Cette dernière se distingue également par une mauvaise qualité de l'eau comme le montre le nombre élevé de personnes qui souffrent d'insuffisances rénales. Dans ces deux régions pourtant boisées et montagneuses, les habitants ne reçoivent l'eau dans leurs robinets qu'une fois tous les quinze jours, parfois tous les vingt jours, comme c'est le cas à El Mehir, dans la daïra de Mansourah. Une situation qui a poussé les pouvoirs publics à prévoir deux projets de transferts hydriques à partir de deux barrages situés dans les wilayas voisines de Béjaïa, pour le nord et Bouira, pour l'ouest. 10 milliards DA ont été réservés pour chacun des deux projets qui doivent alimenter les daïras de Zemmoura et Djaâfra, au nord de la wilaya et Mansourah à l'ouest. Le premier projet comprend la réalisation de 171 kilomètres de conduites, 5 stations de pompage et 14 réservoirs de stockage. Il doit alimenter 82 centres à partir du barrage de Tichihaf, à Béjaïa, pour une population qui doit atteindre à l'horizon 2050, les 127 000 habitants. Les barrages de Bouira et de Béjaïa à la rescousse Pour le second projet qui est en cours de réalisation 107 000 mètres linéaires, 16 réservoirs et 12 stations de pompage doivent permettre d'alimenter cinq chefs-lieux de commune et trente autre agglomérations, à partir du barrage de Tilessdit avec un débit de 40 000 m3 pour une population qui devrait atteindre aussi 127 000 habitants à l'horizon 2050. Si le premier projet est à peine lancé, le second est en phase de finalisation. Le ministre des Ressources en eau et de l'environnement qui a effectué récemment une visite de travail dans la wilaya a donné des instructions afin que la première commune située sur le parcours de la conduite principale, à savoir Ouled Sidi Brahim, soit desservi à partir du mois de mars. Celle d'El Mehir devra être alimentée à partir du mois de juin, soit au cours du mois de Ramadhan. La daïra de Mansourah devra suivre au mois de septembre prochain. Des opérations de réhabilitation des réseaux de toutes ces localités sont prévues, tant ces derniers ont été mal conçus dans certains cas et sont vétustes dans d'autres. Une plus grande pression de l'eau peut causer des fuites importantes et surtout la déperdition d'une ressource qui a coûté très cher, d'autant que le relief accidenté de toutes ces localités a nécessité des équipements et des travaux gigantesques. La wilaya a bénéficié d'une opération non moins importante qui consiste en la récupération des eaux du barrage d'Aïn Zada qui devront être destinées exclusivement à la satisfaction des besoins de sa population. La wilaya de Sétif devra être alimentée à partir du barrage de Mahouane, qui est en cours de réalisation. Des localités comme Ras El Oued et Khelil, les deux plus importantes de la wilaya en termes de population après le chef-lieu de wilaya, ont bénéficié de projets de renforcement de leurs dotations journalières à partir de ce barrage. Les nouvelles zones industrielles, notamment celle de Mechta Fatima du chef-lieu de wilaya, qui nécessitent des quantités importantes d'eau pour le fonctionnement des usines en cours de réalisation devront profiter de cette opération. Les habitants de la wilaya qui ont apprécié ces projets qui régleront leur problème d'eau potable, pour lequel ils sont sortis dans la rue plusieurs fois pour réclamer sa prise en charge, espèrent que ces projets ne seront pas touchés par le gel qui frappe la plupart des secteurs de la wilaya. Après avoir accusé un retard important pour leur lancement, leur gel signifierait la persistance des problèmes. Le ministre de tutelle a rassuré la population sur le caractère sensible et stratégique de son secteur et la priorité que revêt la plupart de ces projets.