Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a clarifié hier, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à l'issue de la session du conseil national de son parti, sa position sur la question de l'amnistie générale. «L'amnistie n'est jamais générale en droit. On peut amnistier seulement un fait. C'est plus un débat ésotérique que de substance. C'est un leitmotiv dans un discours politique mais qui n'existe pas dans un texte juridique». Le chef du RND a rappelé, dans son intervention, que les politiques de concorde civile et de réconciliation nationale contiennent déjà des dispositions d'amnistie. Selon lui, la réconciliation n'a rien apporté de nouveau par rapport aux lois de la rahma et de la concorde civile, si ce n'est qu'elle a touché d'autres domaines. Il s'agit, entre autres, a expliqué l'orateur, de la prise en charge des dossiers des disparus, des victimes du terrorisme et de ceux qui ont perdu leur emploi durant la décennie noire. Reprochant à des titres de la presse nationale d'ouvrir leurs colonnes à des chefs terroristes élevés au rang de zaïms, au moment où l'idéologie salafiste n'est pas encore vaincue en Algérie, Ahmed Ouyahia a déclaré : «Vous avez affaire à des crétins !» Et d'ajouter : «L'Etat a remis les pendules à l'heure, il n'y a plus de halkat, même s'il y a encore parfois des dépassements !» Evoquant le dernier attentat de Boumerdès ayant fait 10 morts, M. Ouyahia a qualifié les auteurs de monstres. A la question portant sur des dispositions sécuritaires d'exception après cet attentat à même de sécuriser les examens du baccalauréat, Ouyahia a précisé que lesdites mesures sont effectives en tout temps. «C'est parce qu'il y a eu ces mesures d'exception que ces policiers et enseignants ont été tués lors de ce convoi qui visait la sécurisation d'un centre reculé d'examen!», a-t-il souligné. Au sujet du nouveau parti politique dont la création est évoquée ces derniers temps par des titres de la presse nationale, M. Ouyahia a évoqué des faits de romance et de fiction. Au sujet des nouveaux codes communal et de wilaya, le chef du RND a exprimé le souhait de son parti de voir des assemblées élues avec plus de présence et de participation dans le développement du pays, en expliquant que l'Etat ne doit pas perdre complètement sa capacité de régulation. Interrogé sur les délits de presse, il a estimé que le code pénal n'a pas été élaboré pour bâillonner les journalistes. D'ailleurs, a-t-il souligné, aucun journaliste n'a été emprisonné pour délit de presse.