A l'issue de la tenue de la deuxième session ordinaire de conseil national du Rassemblement national démocratique (RND), à Zeralda, le secrétaire général du parti, M. Ahmed Ouyahia, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il s'est prêté au jeu des questions réponses avec les journalistes, revêtant parfois sa casquette de Premier ministre. S'est ainsi que M. Ouyahia a déclaré que l'Algérie veut un partenariat gagnant-gagnant avec ses partenaires étrangers. «Si un investisseur s'engage dans un partenariat réel et bénéfique pour les deux parties, qu'il soit le bienvenu. Mais si des entreprises viennent en Algérie uniquement pour s'enrichir, cela ne fait pas l'affaire de l'Algérie», a-t-il estimé. Dans cette optique, il faut évoquer les dernières mesures annoncées, concernant les sociétés commerciales d'importation qui veulent activer en Algérie et qui sont tenues d'ouvrir leur capital à hauteur de 30% à un partenaire algérien. Une autre mesure concerne tous les étrangers désireux investir en Algérie et qui devront céder 51% du capital à un partenaire algérien. En effet, ces mesures ne signifient pas un retour à une économie dirigée, mais leur objectif est d'imposer, d'une part, le partenariat, et le transfert du savoir-faire, et de technologie vers l'Algérie, et d'autre part, protéger l'économie nationale des abus extérieurs. Evoquant la question de l'amélioration de pouvoir d'achat des Algériens et la revalorisation du SNMG, M. Ouyahia s'est exprimé pour l'augmentation du SNMG. A cet effet, un appel a été lancé aux parties prenantes de la tripartite pour trancher en faveur d'une amélioration du pouvoir d'achat. «L'Algérie ne doit pas perdre ses avantages comparatifs, c'est-à-dire offrir une main-d'œuvre à bon marché pour favoriser les investissements» précise-t-il. Sur le plan politique, les réponses du Premier ministre ont porté essentiellement sur la réconciliation nationale. «L'Etat assume son rôle dans l'élargissement de la réconciliation nationale à travers le développement social, la promotion des droits individuels et sociaux, la cohésion du peuple autour de son identité et la concrétisation de la démocratie», a dit M. Ouyahia. Par ailleurs, la lutte antiterroriste sera poursuivie et intensifiée, assure Ouyahia, qui a condamné les crimes terroristes, même isolés, dont sont victimes les citoyens en général, y compris les forces de sécurité. Dans ce sillage, un vibrant hommage a été rendu aux groupes de légitime défense (GLD). Quant à la question de l'amnistie générale, M. Ouyahia a répondu en faisant appel à ses compétences d'ancien ministre de la Justice, en disant que «la notion d'amnistie générale n'existe pas en droit.» Sur la révision de la loi électorale et sur les partis, M. Ouyahia se prononce pour l'assainissement de la saine politique et de la pratique politique par la poursuite de la définition d'un seuil de représentativité des partis politique. D'autre part, et sur la question des quotas réservés pour les femmes, Ouyahia a estimé que la répartition égale entre homme et femme dans la représentation à tous les échelons politiques serait meilleures. S'agissant de la protection de la liberté de la presse, M. Ouyahia a estimé que «depuis la mise en application de l'article 44 bis du code pénal, les délits de presse sont limités.» Il est à noter que lors de l'ouverture des travaux de la session ordinaire, M. Ouyahia a critiqué vivement le discours pessimiste qui vise à faire de l'Algérie un otage de la crise. Il a avoué également que l'élection présidentielle du 9 avril 2009 est considérée comme un exploit pour le processus démocratique en Algérie. A ce titre, le premier responsable du RND considère «la mise en valeur auprès du citoyen des éléments du programme présidentiel est un devoir pour chacun de nous», affirmant que l'engagement des cadres et militants du RND au niveau des Assemblées locales et nationales ou au niveau des administrations publiques et des institutions est considéré comme «une contribution politique au succès du programme». Le secrétaire général du RND a souligné, dans le même contexte, que «la mobilisation et l'adhésion de la société ? notamment les jeunes, constituent la contribution requise pour la consolidation d'une Algérie sereine et prospère». Dans le même contexte, Ouyahia s'est étalé longuement sur les deux grands événements qui ont marqué la saine politique nationale, en l'occurrence la révision constitutionnelle et la réélection du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à la tête de l'Etat pour la troisième fois consécutive. A cette effet, le premier responsable du RND et qui est aussi à la tête de l'exécutif, a estimé que le programme du président de la République répond dans son ensemble aux exigences nationales. Hamid Si Salem