Les Constantinois qui se vantaient jadis de leur climat sec conseillé aux malades atteints de pathologies respiratoires se retrouvent aujourd'hui avec un taux d'asthmatiques croissant d'année en année . Lors d'une étude sur l'évaluation du degré de pollution atmosphérique élaborée par le service de Toxicologie du CHU de Constantine, il a été démontré que 19% des hospitalisations aiguës en pneumologie ont été représentées par la pathologie asthmatique. La fréquence de l'asthme, de plus en plus importante, est due essentiellement à une forte concentration en dioxyde d'azote, qui a pour origine le transport urbain, selon les conclusions du Pr Belmahi, chef de service de toxicologie qui a expliqué que «l''évaluation du degré de pollution atmosphérique à Constantine a été orientée par la poussée excessive des fréquences de l'asthme et d'hospitalisation aiguës dans une ville comme Constantine qui abrite plus d'un million d' habitants et un parc automobile estimé à 200 000 unités avec comme seule source polluante industrielle de l'atmosphère, la cimenterie de Hamma-Bouziane. Sur un autre volet, l'incinération d'ordures au niveau de certains quartiers à l'état sauvage génère la production d'éléments nocifs intermédiaires issus de matières plastiques et autres. Les données actuelles stipulent que ces dérivés sont cancérigènes, mutagènes et tératogènes par formation de radicaux libres (stress oxydatif). Dans le même contexte, la direction de l'environnent de la wilaya a publié un rapport en 2008 stipulant qu'une moyenne de 406 tonnes de déchets spéciaux (infectieux et anatomiques), issus des activités de soins serait produite chaque année par les établissements sanitaires étatiques et privés de Constantine. Dans ce document ciblant les établissements de soins, il ressort que les textes règlementaires régissant ces activités ne sont pas appliqués comme ils devraient l'être, conformément à la loi relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets. Pour ce qui est de l'étude préliminaire effectuée par le laboratoire de toxicologie, elle consistait à un déploiement d'un réseau de mesure des polluants comme le dioxyde d'azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2), le taux de poussières totaux et la teneur en plomb. Deux postes de mesures ont été pris : le CHU comme témoin et un poste test au boulevard Belouizdad reconnu pour sa forte densité. Les conclusions montrent des pics en dioxyde d'azote qui dépassaient les normes tolérables. «On a trouvé jusqu'à 80 micro-grammes/mètre cube au printemps et en été» dit-on. Les valeurs retrouvées à Constantine se recoupent selon une étude déjà réalisée en 85 et en 98 au niveau du grand Alger avec des valeurs qui se situent entre 48 et 72 micro-gramme/mètre cube. Concernant les teneurs en plomb, le Pr Belmahi ajoute : «En Algérie, il a été décidé en 1999 que les teneurs en plomb utilisé dans l'essence à partir du 1er janvier 2005 devraient être nulles. Chose qui tarde à se concrétiser jusqu'à présent».