Tout le monde a remarqué que lors de l'intervention du père du champion paralympique, Mohamed Allek, aux Awards du COA, vous n'avez pu retenir vos larmes... C'était un moment fort en émotion. Connaissant la valeur de cet athlète, cela est allé dans le plus profond de moi-même. Je me suis dit, à ce moment-là, que nous n'étions que peu de chose et que tout peut arriver dans la vie, d'où mon impossibilité de retenir mes larmes. Cette cérémonie des Awards a été considérée par les invités africains et des autres pays comme grandiose. Ce fut une réussite pour le COA. Je remercie son président pour tout ce qu'il fait. Lors du forum Femme-Afrique, quelle a été votre impression de voir autant de femmes aussi connues ? Cela m'a procuré une immense joie de voir tout ce beau monde apporter sa contribution en faveur de l'émancipation de la femme africaine. Voir autant de championnes réunies autour d'une même cause c'est plus que satisfaisant. Que pouvez-vous nous dire sur la femme africaine, vous, l'ancienne championne olympique du 1500 m ? La femme africaine a beaucoup souffert. Elle mérite tous les égards compte tenu des situations déplorables par lesquelles elle est passée pour s'affirmer. Je pense, particulièrement aux femmes du Maghreb qui a connu des périodes difficiles. Je tiens ici à remercier Mme la ministre de la Solidarité, dont le discours, qui était un message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a consisté en un grand hommage rendu aux femmes et à l'olympisme. Comment doit-elle s'affirmer pour être au-devant de la scène ? L'émergence de la femme passe par son émancipation. La pratique du sport est un formidable outil pour cela. Mais il n'y pas que par le sport qu'elle peut s'affirmer. Elle a d'immenses atouts pour se placer dans plusieurs autres secteurs. Le forum africain «Femme et Sport» a-t-il contribué dans cette voie ? On l'espère. Ces deux journées étaient importantes pour la femme sportive. Nous les avons bien préparées avec mon amie Hassiba. Il faut accentuer l'importance du sport féminin et le valoriser de manière à ce qu'il soit aussi considéré tel que celui pratiqué par l'homme. On a l'impression qu'aujourd'hui la femme algérienne fait plus de sport qu'avant. Cela est dû à quoi, selon vous ? Probablement à l'émancipation de la femme algérienne qui chaque jour est en train de gagner des combats. J'ajoute que les structures d'animation jouent bien leur rôle. Quelles sont les sports pourvoyeurs de championnes ? Je pense à la gymnastique, notamment l'aérobic, la natation et l'athlétisme, un sport très sollicité puisqu'on peut le pratiquer partout. Quelle est la différence entre une femme européenne et une femme arabo-musulmane au niveau sportif ? En Europe, le problème de la pratique sportive ne se pose pas pour la femme. Tout s'y prête, l'espace, l'activité, l'infrastructure mais surtout la société européenne qui facilite et encourage la pratique sportive féminine. Dans les sociétés arabo-musulmanes, les mamans ont tendance à associer les jeunes filles aux tâches ménagères. La jeune fille, dans ce cas-là, qui n'a pas pris l'habitude de développer son corps, de pratiquer cette activité de motricité de base, a une relation plus difficile avec son corps. Interview réalisée par Ahmed Chébaraka