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“Il n'y aura pas d'amnistie générale”
le président a assuré jeudi à sétif
Publié dans Liberté le 27 - 08 - 2005

Le chef de l'Etat s'est montré excédé par ceux qui ont évoqué, çà et là, l'amnistie fiscale et l'amnistie pour les harkis ou pour les pieds-noirs.
C'est à partir de Sétif, première étape d'un long périple qui le mènera dans neuf autres wilayas pour expliquer aux citoyens la portée de la “charte pour la paix et la réconciliation nationale”, que le président de la république, Abdelaziz Bouteflika, a démenti ceux qui ont prêté une arrière-pensée amnistiante à son projet. “Il n'y a pas d'amnistie générale. Dieu seul peut la décréter”, a-t-il tranché, jeudi, lors d'un meeting animé au stade du 8-mai-1945. “S'il s'est agi d'une amnistie générale une seule question suffira : êtes-vous pour ou contre l'amnistie générale ? Mais sachez qu'il n'y aura pas d'amnistie générale pour ceux qui sont derrière une grande fitna qui a terni la réputation de l'Algérie à l'étranger et sapé le moral du peuple algérien”, a-t-il expliqué. En outre, Abdelaziz Bouteflika s'est montré excédé par ceux qui ont évoqué, çà et là, l'amnistie fiscale et l'amnistie pour les harkis ou pour les pieds-noirs. “Je suis contre l'amnistie fiscale. Me voyez-vous moi amnistier les harkis ? Pour ce qui est des pieds-noirs, ils sont libres de venir visiter le pays”.
“Pour un vote massif et une écrasante majorité”
S'adressant aux terroristes infestant encore les maquis mais n'ayant pas participé à un massacre collectif, une pose de bombe ou un viol, Bouteflika lance : “Je vous tends ma main blanche au nom du peuple algérien pour vous dire qu'il y a toujours une place pour vous dans nos cœurs, dans nos consciences.” Abordant le dossier des disparus, Abdelaziz Bouteflika a soutenu : “Il faut que les disparus soient considérés comme victimes de la tragédie nationale. Certes, ni l'argent ni les mots ne peuvent faire oublier la disparition d'un être cher. Mais si le peuple a décidé que ce devrait être ainsi, on le fera. Avec la volonté du peuple, l'Etat s'occupera de toutes les victimes de la tragédie nationale.” Ceci dit, Bouteflika a reconnu la difficulté de leur identification. “Comment peux-tu savoir qui est disparu dans les conditions d'alors ? Il y a ceux qui ont rejoint le maquis, il y a ceux qui sont en fuite à l'étranger. S'il y a des dépassements, et il y en a, la loi sera appliquée dans toute sa rigueur. Dieu seul peut ressusciter les morts”. Une telle phrase insinue-t-elle que les éléments des services de sécurité qui auraient été derrière certaines “disparitions” de terroristes ou militants islamistes ne bénéficieront pas des mesures de clémence du projet du Président et que leurs victimes mortes ? Pourtant il a rendu un hommage appuyé aux institutions nationales dont l'ANP, aux Patriotes, etc. qui “ont sauvé la république”.
Pourquoi recourir à un référendum sur la réconciliation nationale alors qu'il est élu avec 85% des suffrages et que le référendum sur la concorde civile avait gagné une approbation populaire qui n'a d'égale que celle qui avait accompagné le référendum d'autodétermination en 1962 ? “Il m'est très difficile de prendre seul la décision de pardonner. Ce n'est pas par peur des difficultés de la vie d'ici-bas mais du jugement dernier. En outre, le problème est très sensible pour qu'il soit pris en charge par le parlement. Seul le peuple peut le faire. Et quel que soit son verdict le 29 septembre prochain, nous l'exécuterons car nous sommes ses serviteurs.” Aussi, il a exhorté le peuple à se rendre massivement aux urnes le 29 septembre prochain pour être “au rendez- vous avec la nation, l'Histoire et le développement”. “Nous ne voulons qu'un signal du peuple, une majorité convaincante et écrasante en faveur de la réconciliation nationale. Ceux qui veulent voter contre sont libres. Que tout se passe dans la transparence. Mais, sachez que vos voix sont très importantes. Vous êtes libres de voter par oui ou non. L'important, c'est votre participation massive.” Après avoir loué les effets positifs de la concorde civile, qui était une solution “juridique et politique” au problème de la violence et qui avait permis la récupération de 6 000 armes sur les 12 000 qui circulaient dans les maquis, le président de la république a jugé qu'il est primordial d'“approfondir ce processus”. “Il faut faire un autre pas en avant pour que le peuple se réconcilie avec lui-même. Les algériens se détestent trop. Ils ne sont unis que face à une menace externe. La maladie dont est atteinte l'Algérie est très grave et son remède ne se trouve qu'en Algérie. Nos problèmes ne se régleront qu'ici et non à Sant-Egidio ou ailleurs. Mais pas avec les manifestations anarchiques.” La comparant avec la concorde nationale, Bouteflika a dit de la réconciliation nationale : “c'est un concept plus précis, plus vaste et plus clément.”
“En 1988 le peuple n'a pas demandé la démocratie, on l'a fait sortir”
Faisant un survol des différentes étapes de l'Algérie post-Indépendance, Bouteflika a soutenu, en arrivant aux événements d'Octobre 1988 : “Le peuple algérien n'est pas descendu dans la rue pour demander la démocratie.” Avant de s'écrier trois fois : “Ils l'ont fait sortir.”
Certes, Abdelaziz Bouteflika n'a jamais caché son aversion pour l'ouverture démocratique post-octobre 1988 qu'il a eu à critiquer sévèrement. Mais à Sétif, il a enfoncé un peu plus le clou en ne retenant de cette période que dépravation, corruption, écartement de la voie de Dieu, etc. Jeudi à Sétif, Abdelaziz Bouteflika a remis au goût du jour sa lecture manichéenne de la crise née de l'arrêt du processus électoral de décembre 1991 qui a fait avorter net l'instauration d'un Etat islamique. Pour lui, elle est le fait exclusif de deux groupes qui s'entretuent en prenant le peuple en otage. Les islamistes, d'une part, qui, maîtrisant à peine quelques versets du Coran, veulent instaurer un Etat islamique. S'il a désapprouvé la méthode utilisée, il n'est visiblement pas du tout dérangé par le projet politique. “Ce n'est pas avec le fusil ou le glaive que se construit un Etat islamique. L'acquiescement et la volonté du peuple seuls peuvent le permettre”, a-t-il fait remarquer. L'autre camp protagoniste est celui des laïques. “Celui qui maîtrise trois mots de langue française s'autoproclame moderniste. La modernité, ce n'est pas le cigare ou la minijupe. C'est la science et la technologie.” Sur la responsabilité de ceux qui étaient alors au pouvoir, Bouteflika n'en a soufflé mot ! Le procès des modernistes fait, Bouteflika a rebondi sur l'intégration de l'Algérie dans le marché mondial surtout avec la signature des deux accords avec l'UE et l'OMC et de ses craintes de voir le pays complètement broyé. “Ce jour-là on verra où est ce secteur privé national qui soutiendra la concurrence. Si les européens ont toutes les difficultés du monde à faire face à la féroce concurrence imposée par les produits chinois, que dire alors de notre pauvre et faible Algérie !” Avant de se ressaisir : “Certes, faible mais riche par ses hommes, par sa grandeur et ses cadres qui ne l'ont pas fui.”
“Le colonialisme n'a laissé que des malheurs”
En donnant le coup d'envoi de la campagne en vue du référendum du 29 septembre de “la charte pour la paix et la réconciliation nationale”, à partir de Sétif, une ville symbole de la répression sauvage des manifestations du 8 mai 1945, il est attendu que Bouteflika vilipende encore le colonialisme français.
“Le colonialisme n'a laissé que des malheurs”, a-t-il clamé à trois reprises. Et de poursuivre : “Nous rappelons à nos amis français qu'ils doivent reconnaître qu'ils ont fauté avec le peuple algérien, qu'ils ont torturé et tué, qu'entre 1954 et 1962 ils ont voulu notre extermination. Ils doivent aussi reconnaître qu'ils ont exterminé l'identité algérienne au point où nous ne sommes ni arabes ni berbères, on n'a ni langue ni culture, ni histoire.” Aussi, il s'est demandé comment la France, qui s'apprête à demander pardon à Madagascar, ne se montre pas encline à le faire envers le peuple algérien. Parlant des événements de 1945, Abdelaziz Bouteflika a soutenu : “On s'est libéré en 1945 car ce jour-là toutes les chaînes s'étaient cassées. Le colonialisme avait semé la pagaille et nous n'avions d'autre choix que de le combattre par les armes pour le chasser du pays malgré lui.”
A. C.


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