Entrée en vigueur en avril 2014, la nouvelle loi minière qui encourage les opérations d'exploration et de prospection minière commence vraisemblablement à porter ses fruits. Hier, un lot de 99 soumissions offres techniques et financières, pour l'exploration de 38 sites miniers, a été déposé à l'Anam. Longtemps en berne, le secteur des mines commence à renaître de ses cendres. En mettant en place un arsenal juridique incitatif (la dernière loi accorde des incitations fiscales aux investisseurs potentiels en exonérant de la TVA les équipements et les produits destinés à cette activité…), le gouvernement veut, visiblement, attirer les investisseurs dans ce créneau d'activité. L'un des maillons faibles de l'industrie lourde nationale, il y a cela quelques années, le secteur des mines est, depuis au moins deux ans, au cœur de la politique de «réindustrialisation» prônée par les pouvoirs publics. La séance des dépôts organisée au siège du ministère de l'Energie, suivie par l'ouverture des plis d'offres pour l'adjudication de ces 38 sites en présence des représentants des entreprises soumissionnaires, montre l'intérêt que portent les investisseurs à cette filière. Les entreprises qui seront retenues à l'issue de la séance d'adjudication auront un délai de trois mois pour compléter leur dossier d'exploration, a indiqué le président de la commission d'adjudication, Hassen Hariati. L'appel porte sur 13 sites de calcaire destinés à la production de granulats et sable concassé, 10 sites d'argile pour produits rouges, 10 sites de sable pour construction, 3 sites de sel pour l'industrie alimentaire, un site de gypse pour la production de plâtre et un autre de tuf pour les travaux publics. Rattaché au ministère de l'Industrie, le secteur des mines devrait connaître en cette année 2016 une «grande dynamique», selon le ministre de l'Industrie et des Mines. Pour Abdessalem Bouchouareb, le lancement de plusieurs projets vise la création d'une véritable industrie minière, afin de contribuer à la réduction des importations dans ce domaine. Pour la même source, le secteur des mines génère actuellement une faible plus-value et se caractérise par un manque de moyens humains et matériels, une insuffisance de compétences dans les domaines de la recherche et de l'exploitation minières, un effort insuffisant des entreprises minières dans le financement de la recherche géologique et minière ainsi qu'un management globalement inefficace des entreprises publiques minières. Sur le plan de l'action, une grande étude exploratoire pour mettre à jour les indices des minerais dans le sud du pays a été lancée avec l'assistance d'une expertise internationale, qui devra permettre de connaître le véritable potentiel minier pour affiner les axes de valorisation. Il s'agira de valoriser toutes les ressources naturelles du pays autant pour les besoins de l'industrie nationale que pour l'exportation, selon le ministre Bouchouareb.