Les exclus des dernières opérations de relogement dans les quartiers Ramli et Aïn Malha, dans la wilaya d'Alger, sont sortis hier dans la rue pour exprimer leur colère. Ils étaient plus d'une centaine dont des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes à se regrouper devant le siège de la daïra de Bir Mourad Raïs pour demander la raison de leur exclusion, alors qu'ils s'estiment être des ayants droit. «La majorité de ces familles occupent les lieux depuis une vingtaine d'années et nous avons tous des papiers qui attestent nos dires», nous a expliqué Rabah Benbelkheir, président du comité du quartier Ramli relevant de la commune de Gué de Constantine. Plus de 1864 familles sont livrées à leur sort alors les autorités leur ont promis de les reloger, dénonce notre interlocuteur. Exhibant des documents, dont un reçu d'électricité et une certificat de résidence, un autre contestataire, père de 8 enfants, pointe du doigt la commission de recensement des familles ayant droit au recasement. «Je me demande sur quels critères traitent-ils les dossiers ?», s'est-il interrogé. Ce qui est intrigant, ajoute-t-il sur un ton furieux, c'est le fait de voir des «intrus» n'ayant aucun justificatif figurer parmi les bénéficiaires. «Il y a des bénéficiaires qui n'ont même pas un livret de famille», crie une dame, la quarantaine, habitant depuis 22 ans au quartier Aïn Malha, sis dans la commune de Aïn Naâdja. Elles sont 1000 familles, selon le représentant du collectif de ce quartier, concernées par les opérations de relogement qui s'inscrit dans le cadre de l'opération : Alger sans bidonville, qui attendent leur tour d'être relogées. «Où sont les promesses du wali», se demande un résidant du même quartier qui a affirmé qu'il attendait la décision de son relogement depuis 2002. «Mais je ne vais pas baisser les bras», menace-t-il. Un langage repris par l'ensemble des protestataires qui disent qu'ils ne vont pas se taire. «Soit le logement ou la rue», menacent-ils. Le wali d'Alger avait déclaré, lors du lancement de la 20e opération de relogement au niveau de la capitale que les familles qui n'ont pas bénéficié de nouveaux logements n'ont qu'à introduire des recours auprès des commissions ad hoc. «Quiconque ouvre droit à un logement en bénéficiera, ce n'est qu'une question de temps», a tenu à rassurer Zoukh, rappelant que l'opération de relogement se poursuivra jusqu'à l'éradication totale des constructions anarchiques et des bidonvilles dans la wilaya, promise pour 2018.