Après l'affaire du divorce avec Nordine Aït Hamouda, le RCD est au cœur d'une nouvelle tempête. Au moment où il célébrait le 27e anniversaire de sa création et à la veille de son meeting du 13 février à la salle Atlas (Alger), 44 militants de la section d'Aghribs (Tizi Ouzou) ont annoncé, dans une déclaration rendue publique hier, leur démission collective du parti. «Nous (44) militantes et militants du RCD section des Aghribs (coordination), signataires de la présente déclaration, rendons publique notre décision de nous démarquer définitivement des structures locales, régionales et nationales du RCD», ont-ils annoncé. Les démissionnaires dénoncent «la gestion catastrophique antidémocratique» et «l'état de déliquescence et délinquance politique dans lequel se débat le parti». Pour eux, le RCD est réduit aujourd'hui «à un club d'amis, voire à un registre du commerce au profit d'un seul homme». «Les dysfonctionnements internes, marqués par des purges arbitraires successives, ayant fini par vider le parti de ses compétences et privilégiant la promotion de la médiocrité ; la violation récurrente des textes régissant le fonctionnement du parti, le mépris envers les militants sincères et la promotion des étrangers (qui ont déjà trahi le Rassemblement) à des postes de responsabilité locale et régionale, sont autant de raisons qui démotivent un nombre grandissant de militants et les poussent à quitter les rangs du parti», déplorent les signataires de la déclaration. Agitation ? Au sein du RCD, on minimise la portée de cet acte, le réduisant à une tentative de perturber le parti à la veille de l'organisation de son meeting. Selon un cadre du parti, «il s'agit juste d'une agitation remise au goût du jour pour perturber le meeting du parti». «C'est une manipulation», estime notre source, précisant que «la liste et l'écrit (des démissionnaires) sont anciens avec quelques rafistolages». Chose que confirme le président du bureau régional du parti à Tizi Ouzou, Arezki Hamdous. Effectivement, après vérification de la lettre de démission de 56 militants en octobre 2015 et celle d'hier, nous constatons que le contenu des deux lettres est presque le même. Arezki Hamdous, joint hier par téléphone, affirme que le «bureau régional du parti n'a reçu ou enregistré aucune démission», ajoutant que les signataires de la lettre ne sont pas des militants «excepté trois qui ont été exclus l'année passée». «Il n'y a pas d'affaire Aghribs. Il y a l'affaire du meeting du 13 février. Ils veulent le saboter. Ils tentent de déstabiliser et démobiliser le parti à la veille de ce meeting», dénonce notre interlocuteur. Bizarrement, l'annonce de cette démission est intervenue au moment où Nordine Aït Hamouda accusait, sur Dzaïr TV, son ancien parti d'avoir changé d'orientation politique et idéologique. Dans leur déclaration, les démissionnaires ont réitéré leur «engagement, solennel et réfléchi, à sauvegarder notre combat pour la démocratie, pour lequel tant de militants se sont sacrifiés, et en inscrivant notre action dans une perspective de mobilisation visant à rassembler toutes les énergies que recèle le camp démocratique». Aussi bizarre que cela puisse paraître, les démissionnaires sont issus de la section du village de l'ancien président du parti, Saïd Sadi, accusé par le fils du colonel Amirouche d'être derrière sa mésaventure au sein du parti.