Une nouvelle fois, une affaire d'arnaque de vente de véhicules éclate. Des clients ont passé commande et payé cash des véhicules auprès d'un agent agréé par Renault Algérie dans la wilaya de Blida, qui a disparu dans la nature. Pour faire entendre leur voix, ils ont tenu un sit-in jeudi devant le siège de Renault Algérie à Oued Smar (Alger). Les commandes de ces victimes ont été faites depuis plusieurs mois. En raison du dépassement du délai de livraison, aggravé par la disparition de l'agent agréé, les victimes se sont vu contraints de s'orienter vers la maison mère. «Ils ont payé la somme totale du véhicule cash alors que c'est interdit par la réglementation en vigueur», a souligné Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et orientation du consommateur (Apoce). Contacté hier par téléphone, il a expliqué que parmi les clients arnaqués figurent des particuliers qui ont acquis un seul véhicule et d'autres revendeurs qui ont acheté des dizaines de voitures. L'Apoce tiendra aujourd'hui une réunion avec ces clients au niveau de son siège à Alger et dépêchera ses avocats dans un souci de comprendre leur cas, étudier leur dossier afin de pouvoir les aider. «Nous étions au courant de cette affaire depuis une semaine, mais nous ne savions pas que le distributeur a pris la fuite», a-t-il noté. Des doutes à son sujet ont été suscités suite à la requête d'un client qui avait laissé sa voiture pour réparation, depuis un mois, au niveau du service après-vente de ce distributeur. Comme rien n'a été fait, «nous avions voulu le contacter». Le nombre de clients concernés, jusque-là, par cette arnaque a atteint 38 mais ce chiffre est appelé à augmenter dans les prochains jours, préviendra Zebdi. Ces 38 victimes sont les premières à être contactées par Apoce lors d'un précédent rassemblement qu'ils ont organisé. Il dira avoir souhaité prendre attache avec lui pour défendre les droits de ces clients, mais il est porté disparu. «Nous avons consulté quelques documents de ces victimes et la situation n'est pas rassurante en raison de l'absence d'une pièce maîtresse qui est le bon de commande», a-t-il déploré. Et d'ajouter avoir demandé à Renault de régler le problème des clients particuliers, «ce qui nous a été accordé malgré le fait que les commandes n'ont pas été enregistrées à son niveau». A présent, «nous avons eu gain de cause pour 16 personnes qui seront convoquées et remboursées par Renault», s'est réjoui le président de l'Apoce. Le concessionnaire a bel et bien accepté d'indemniser ceux qui ont acquis un seul véhicule. Quant à ceux qui ont acheté des dizaines de voitures et donc versé plusieurs millions de dinars cash, leur cas sera tranché par la justice car Renault ne peut les prendre en charge. Des transactions illégales Il remarquera toutefois que les transactions passées entre ces clients et le distributeur sont «illégales» et leurs commandes n'ont pas été enregistrées au niveau du concessionnaire. En l'absence de l'agent agréé, «nous allons introduire une action en justice contre Renault afin de faire valoir les droits des victimes». Selon certains médias, c'est le service juridique du concessionnaire qui prendra en charge cette affaire. Cette affaire rappelle «l'anarchie» dans laquelle continue d'évoluer le marché automobile en Algérie. Des clients ont indiqué avoir payé la totalité du prix de leurs véhicules et reçu du gérant de la concession des bons de commande où sont mentionnés les numéros de châssis. Des numéros révélés inexistants ou correspondant à des véhicules déjà vendus, à la grande surprise des clients qui ont raconté leur mésaventure à des médias nationaux. Selon Zebdi, «il y a une absence de culture de transaction commerciale». Il notera à cette occasion que l'association a déjà saisi les autorités au sujet de certains concessionnaires qui passent des transactions illégales, mais ils n'ont pas été sanctionnés. Il a tenu, par ailleurs, à attirer l'attention des clients et relève que l'Apoce n'a jamais cessé de conseiller les consommateurs pour ne jamais effectuer de versements sans bons de commande. Pour ce cas, «presque tout les versements ont été effectués en espèce pour des montants d'un million de dinars en moyenne». En revanche, le gros problème avec Renault Algérie c'est l'approbation de l'authenticité des documents.