C'est parce qu'il existe de moins en moins d'espaces pour la création intellectuelle et culturelle que le Diocésain les Glycines d'El Biar à Alger, a décidé de lancer le projet L'université pour tous. Un concept très intéressant qui se veut un lieu de partage aussi bien dynamique que rassembleur de savoir, selon ses créateurs Guillaume Michel (directeur du centre Les Glycines), Frédéric Soulu (doctorant en histoire) et Nadia Aït Saïd-Ghanem, responsable pédagogique du projet (doctorante en assyriologie). Cette initiative est ouverte à tous les publics. Elle est gratuite et pour pouvoir suivre les modules d'études, il suffit de s'inscrire sur le site internet: www.luniversitepourtous-alger.org. Les modules sont encadrés et suivis par un comité scientifique composé de professeurs et chercheurs universitaires algériens. Echange de connaissances C'est à partir du 5 mars prochain que le public intéressé pourra assister ou participer aux modules de formation. Sous forme de cours hebdomadaires, les inscrits seront encadrés par des professeurs chercheurs, doctorants algériens et étrangers. Deux thématiques seront développées durant le 1er trimestre 2016. De mars à juin, il sera question de «La ville dans tous ses états» et «La fabrique des mythes». L'Université pour tous se présente, selon ses concepteurs, comme un vecteur de rencontre et d'échange de connaissances favorisant l'esprit critique et la réflexion sur notre société actuelle et passée. Elle s'inscrit à partir du postulat qu'il n'existe peu ou presque plus d'espaces d'échanges basés sur la transmission, la confrontation, la réflexion commune et le partage des savoirs, malgré le fait que la société algérienne manifeste un réel besoin de connaissances et de savoir. Ce besoin s'exprime par ailleurs par l'exigeante urgence d'identifier son histoire et celle de sa société, d'appréhender son identité de façon continuelle sans pour autant évincer la question de l'altérité, par l'échange avec d'autres, au-delà des clivages culturels et linguistiques et des affirmations et revendications identitaires. Loin de toutes formes de concurrence avec les pôles universitaires à Alger et en Algérie, l'université pour tous se propose d'offrir une formation à tous ceux qui souhaiteraient adhérer à con concept. Il s'agit d'une formation relevant du niveau académique, non diplômante, sous forme d'Université pour Tous interdisciplinaire, gratuite, ouverte à tous sans condition de diplôme et respectueuse et complémentaire de l'offre institutionnelle existante en Algérie. A partir d'octobre prochain, l'université pour tous se penchera davantage sur l'étude approfondie de «La fabrique des mythes» où de nouvelles thématiques seront abordées, à l'image de : «Guerres et paix» (périodes d'instabilité et de stabilité, phénomènes collectifs de destructions et constructions, depuis l'antiquité jusqu'à l'ère contemporaine dans leur dimension économique, sociale et culturelle et leurs conséquences), «Voyage vers l'autre et l'ailleurs» (l'altérité et ses paradoxes, la fabrication des identités culturelles, l'instrumentalisation des discours et de l'imaginaire collectif) ainsi que les «Courants de pensée» (Initiation, ouverture à la pensée critique, à la réflexion philosophique…).