La rumeur de la démission ou du changement du gouvernement ne cessait d'enfler au sein de la classe politique et médiatique et ce, avant même l'adoption le 7 février de la nouvelle Constitution par les deux chambres du Parlement. Une fois la loi fondamentale passée, les rumeurs sont devenues pratiquement des certitudes, à tel point que des noms de ministres, voire de Premier ministre sont donnés ici et là. Voyant la polémique prendre de l'ampleur, la présidence de la République, seule institution à réagir, a fini par le faire «à sa manière bien sûr». Car au lieu de faire part de sa position via un communiqué en bonne et due forme qu'elle diffuserait ensuite par le biais de l'APS, elle a fait comme si c'était l'APS qui a sollicité «une source autorisée» de la Présidence pour savoir que finalement Abdelmalek Sellal et son staff restent en place. La démission du gouvernement n'est «pas à l'ordre du jour» et aucune disposition de la Constitution révisée ne le prévoit, avait donc indiqué avant-hier l'agence officielle APS, citant une «source autorisée» de la présidence de la République. Interrogé le jour-même de la révision de la loi fondamentale sur un éventuel départ de son staff, le Premier ministre Sellal s'en était contenté de répondre que la désignation et la dissolution d'un gouvernement était du seul ressort du chef de l'Etat. «La question du changement du gouvernement relève exclusivement des prérogatives du président de la République et c'est à lui de juger s'il est nécessaire de le changer ou pas», avait déclaré à la presse Sellal à l'issue de l'adoption de la loi portant révision constitutionnelle. Le Premier ministre s'était, en outre, félicité du «grand succès» qui a marqué la séance du vote du texte de révision, initié par le président de la République, ajoutant qu'«un énorme travail» attendait le staff gouvernemental pour la concrétisation des dispositions contenues dans le nouveau texte.