Le romancier et philosophe Umberto Eco est mort vendredi 19 février. «Au-delà de son texte-fable, Le nom de la rose, il a été à l'origine de grands débats intellectuels associant l'analyse du discours, la sémiologie, la littérature et la politique. Il a toujours combattu les intégrismes, les approches essentialistes, privilégiant les interrogations de type historique et référentiel. «Après Ettore Scola décédé il y a un mois, un autre fleuve humain disparaît», a écrit le professeur Ahmed Cheniki sur sa page Facebook. En Algérie, en Italie, en France et partout dans le monde, ceux qui ont lu et relu Le nom de la rose ont réagi par leurs messages. Né le 5 janvier 1932 en Italie et mort vendredi 19 février 2016 à Milan, Umberto Eco était un universitaire, érudit, philosophe et écrivain célèbre dans le monde entier. Reconnu pour ses nombreux essais universitaires sur la sémiotique, l'esthétique médiévale, la communication de masse, la linguistique et la philosophie, il était surtout connu du grand public pour ses œuvres romanesques. Titulaire de la chaire de sémiotique et directeur de l'Ecole supérieure des sciences humaines à l'université de Bologne, il y était professeur émérite de 2008 à sa mort. Diplômé en philosophie en 1954 à l'université de Turin (avec une thèse sur Thomas d'Aquin), il s'intéresse dans un premier temps à la scolastique médiévale (Sviluppo dell'estetica medievale, 1959), puis à l'art d'avant-garde (L'Œuvre ouverte, 1962) et à la culture populaire contemporaine (Apocalittici e integrati, 1964). Il rencontre un succès immédiat en Italie. Devenu ensuite un pionnier des recherches en sémiotique (La Structure absente, 1968, Trattato di semiotica generale, 1975), il développe une théorie de la réception (Lector in fabula, Le rôle du Lecteur) qui le place parmi les penseurs européens les plus importants de la fin du XXe siècle. Son premier roman, Le Nom de la rose (1980) connaît un succès mondial avec 17 millions d'exemplaires vendus. Umberto Eco était membre du Forum international de l'Unesco (1992), de l'Académie universelle des cultures de Paris (1992), de l'Académie américaine des arts et des lettres (1998) et a été nommé au conseil de la bibliothèque d'Alexandrie (2003). Il a assuré en 1992-1993 un cours à la chaire européenne du Collège de France sur le thème «La quête d'une langue parfaite dans l'histoire de la culture européenne». Fin octobre 2009, Umberto Eco propose l'ouvrage Vertige de la liste qui est traduit par Myriem Bouzaher. Il est récompensé la même année de la médaille d'or du Círculo de Bellas Artes. Il est élu membre associé de l'Académie royale de Belgique (Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques) le 7 mars 2011. En 2015, il est reçoit le Prix Alphonse-Allais pour l'ensemble de son œuvre.