L'Algérie, qui est l'un des principaux fournisseurs de gaz de l'Europe, s'emploie actuellement à diversifier davantage ses clients, notamment parmi les pays arabes. En cette conjoncture marquée par une crise des prix au niveau du marché international, un intérêt grandissant pour augmenter les exportations de gaz, qui représente 52% des exportations des hydrocarbures, semble prendre du terrain au cours de ces derniers mois. Le ministre de l'Energie, Salah Khebri, a reçu jeudi à Alger l'ambassadeur de Jordanie en Algérie, Ahmad Jaradat, avec lequel il a discuté des relations de coopération entre les deux pays dans le domaine de l'énergie. Lors de cette rencontre, l'ambassadeur jordanien a mis en avant la concrétisation des actions de coopération identifiées par Sonatrach et des sociétés jordaniennes dans les domaines, notamment de l'approvisionnement de la Jordanie en gaz naturel liquéfié (GNL) et en gaz de pétrole liquéfié (GPL) algériens et la distribution et le stockage des carburants en Jordanie. A ce propos, Khebri a relevé que «les discussions entre Sonatrach et les responsables jordaniens sont fructueuses» et a souhaité «la mise en œuvre, le plus tôt possible, des actions de coopération identifiées par les deux parties», a indiqué un communiqué du ministère de l'Energie. En qualifiant les négociations entre les compagnies des deux pays de «fructueuses», le ministre semble accepter la demande de la Jordanie d'importer du gaz algérien. La Jordanie avait demandé en 2014 d'importer plus de 2 milliards de mètres cubes de gaz. D'autres discussions au sujet de l'exportation du gaz vers d'autres pays européens sont également engagées. Le ministre Khebri a discuté récemment avec le ministre danois des Affaires étrangères, Kristian Jensen, de la possibilité d'approvisionner le Danemark en gaz algérien. Les deux parties ont abordé les opportunités de coopération entre les deux pays dans les domaines des hydrocarbures et des énergies renouvelables. L'Algérie, en tant que pays exportateur de gaz, approvisionne des pays du nord de la Méditerranée par pipeline et d'autres pays tels que l'Egypte, la Turquie ou encore les Etats-Unis d'Amérique en gaz naturel liquéfié (GNL). Khebri tient à affirmer, dans ses déclarations, que l'Algérie reste toutefois attachée au principe de l'indexation des prix de ce dernier sur ceux du pétrole pour les contrats à long terme. La conjoncture baissière des prix observée actuellement sur les marchés pétroliers internationaux ne doit pas, souligne-t-il, «nous faire douter de l'utilité des contrats à long terme et encore moins de l'indexation des prix du gaz sur ceux des produits pétroliers». «Nous resterons fermement attachés à l'architecture institutionnelle qui a permis, pendant plus de trois décennies, de développer des systèmes d'approvisionnement gaziers stables et matures avec nos partenaires», insistera-t-il. Selon le dernier rapport World Oil Outlook (Woo) de l'Opep, l'Algérie a une capacité de production de 1,4 million barils équivalent pétrole (bep) par jour. Classée quatrième grand producteur au sein de l'organisation Opep après l'Iran (3,7 Mbep/j), le Qatar (3 Mbep/j) et l'Arabie saoudite (1,8 Mbep/j), elle figure, selon ce rapport, parmi les 10 grands producteurs de gaz dans le monde, et ce, grâce aux différents projets d'investissement lancés pour le développement de la recherche et l'exploitation du gaz.