L'Algérie qui ne fait plus partie de la liste noire du Groupe d'action financière (Gafi) en matière de financement du terrorisme et de blanchiment d'argent, doit s'en réjouir. Souvent épinglée par des organisations internationales dans le domaine, l'Algérie peut désormais brandir cette note positive émanant du Gafi qui lui épargne d'être accusée à tort ou à raison sur la transparence de son système financier. Mais, peut-on considérer l'expertise du Gafi comme suffisante pour attester de l'efficacité de la politique de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ? Le ministère des Finances, qui a fait part de l'appréciation du Groupe d'action financière, a considéré cette réaction comme une «juste reconnaissance et la confirmation du rôle de l'Algérie au plan international en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme». L'Algérie avait pris des dispositions législatives et réglementaires pour contrer la délinquance financière. Il y a lieu de souligner à ce propos que le Gafi, qui est un organisme intergouvernemental créé en 1989 par les ministres de ses états membres, élabore des normes opérationnelles en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et les autres menaces liées à l'intégrité du système financier international. Ce groupe a élaboré une série de recommandations reconnues comme étant la norme internationale. Ces normes, publiées en 1990, ont été révisées en 1996, 2001, 2003 et plus récemment en 2012 afin d'assurer qu'elles restent d'actualité et pertinentes. Elles ont vocation à être appliquées par tous les pays du monde. Les recommandations à respecter Concrètement, le Gafi surveille les progrès réalisés par ses membres dans la mise en œuvre des mesures requises, examine les techniques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ainsi que les mesures permettant de lutter contre ces phénomènes et encourage l'adoption et la mise en œuvre des mesures adéquates au niveau mondial. L'Algérie qui a fait preuve de progrès en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme a respecté ses normes, selon un rapport du Gafi accessible sur son site web (…). Alger a instauré, selon cet organisme, un système financier transparent et efficace où les fonds criminels ou terroristes n'ont pas de place. Au total, l'Algérie a mis en œuvre les 40 recommandations du Gafi sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme et de la prolifération, dont des traités et accords pertinents de l'ONU et les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Au sein de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), notre pays coopère avec les organisations, institutions et organismes régionaux afin d'améliorer le respect de ces normes. Le Gafi avait déjà dépêché des experts en Algérie pour une évaluation sur place. Dans leurs conclusions, ces derniers ont assuré que le gouvernement algérien a respecté le plan d'action sur lequel il s'était engagé pour remédier aux insuffisances du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux à travers la mise en place d'un nouveau cadre législatif et réglementaire. Au niveau législatif, l'Algérie a adopté un texte de loi en 2015 qui répond à la politique nationale en matière de lutte contre le financement du terrorisme et les crimes de blanchiment d'argent commis sur le territoire national ou à l'étranger. Il n'en demeure pas moins que l'appréciation faite par le Gafi est loin de rassurer les ONG. A titre d'exemple, Transparency International continue de classer l'Algérie parmi les pays les plus corrompus au monde. En prenant en considération la corruption touchant le secteur public, l'Algérie figure parmi les Etats les plus touchés. Preuve en est l'affaire Sonatrach et l'autoroute Est-Ouest. L'Algérie est décriée également pour son système d'accès aux marchés, au favoritisme et au trafic d'influence, ainsi que les malversations dans les transactions. La corruption est considérée d'ailleurs même comme une véritable gangrène, difficile à combattre, surtout au sein des administrations de l'Etat.