Il y a un nouvel élément qui ne comble pas le président turc Recep Tayyip Erdogan. C'est le fait que l'Otan écarte toute éventualité de participation à un conflit armé qui pourrait opposer Ankara et Moscou. Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est distingué, depuis quelques mois, par une provocation à l'encontre de la Russie. L'escalade a lieu depuis que l'armée russe mène des frappes aériennes contre les organisations terroristes Daech et «Djabhat El Nosra», branche syrienne d'Al Qaida. L'armée turque avait abattu un chasseur russe qui se trouvait en territoire syrien, d'après Moscou. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a ensuite engagé une escalade contre la Russie. Erdogan défie Moscou en annonçant son intention d'engager l'armée de terre de son pays en Syrie. La dénonciation par la Russie a été accompagnée de l'insistance d'Erdogan pour cette option. L'escalade entre Ankara et Moscou est depuis entretenue par Erdogan. Erdogan est-il prêt à une guerre pour obtenir la fin des frappes aériennes menées par l'armée russe ? Le président turc miroite à chaque fois l'adhésion de son pays à l'Otan, présenté par Erdogan comme un «épouvantail» dans une éventuelle tentative d'intimider Moscou. Or, la nouvelle donne n'est pas dans l'intérêt de cette «stratégie». Il s'agit du refus de l'Otan d'être entraînée dans une éventuelle guerre apparemment tant recherchée par Erdogan contre la Russie. Les diplomates européens ont prévenu la Turquie qu'en cas de conflit avec la Russie, Ankara ne pourrait pas compter sur un soutien de l'Otan, annonce le quotidien britannique The Daily Mail, citant des médias allemands. D'après le plan turc, écrit le quotidien, Ankara pourrait en cas de conflit avec la Russie invoquer l'article 5 du traité de l'Otan, qui stipule qu'une attaque contre un ou plusieurs membres de l'Alliance est considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties. Or, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a annoncé que le gouvernement turc ne pourrait pas compter sur l'Alliance. «L'Otan ne peut pas se permettre d'être entraînée dans l'escalade militaire entre la Russie et la Turquie», a-t-il indiqué. En outre, M. Asselborn a noté que l'article 5 pouvait être invoqué uniquement en cas d'attaque directe contre un pays membre. Les propos du chef de la diplomatie luxembourgeoise n'ont pas tardé à trouver un soutien. «Nous ne sommes pas prêts à payer le prix d'une guerre déclenchée par les Turcs», a annoncé un diplomate allemand cité par le Daily Mail. Il y a quelques jours, le président français François Hollande a indiqué ne pas exclure une guerre entre la Russie et la Turquie en raison de la situation en Syrie et a appelé à tout faire pour éviter l'escalade du conflit. «Il y a une escalade. Il faut tout faire pour arriver à une solution politique», a expliqué François Hollande. La destruction en novembre d'un bombardier russe par l'aviation turque à la frontière syrienne a provoqué une crise diplomatique sans précédent entre Ankara et Moscou. Il s'agissait, peut-être, pour le président français, et pour l'Occident, de ne pas encourager Erdogan dans sa quête de conflit avec Moscou. La détermination d'Erdogan d'entrer en conflit avec la Russie ne représente pas la volonté du peuple turc qui, lui, aspire à la paix. La même aspiration à la paix est enregistrée chez le peuple russe. Les seuls bénéficiaires d'un éventuel conflit entre la Russie et Ankara ne peuvent être que les organisations terroristes, dont Daech et «Djabhat El Nosra ».