Toute la région est menacée par des frappes aériennes américaines. C'est ce que laissent supposer les propos tenus par la ministre italien de la Défense dans une interview au quotidien Il Messagero. L'Italie a donné son accord à l'utilisation de drones déployés sur la base américaine de Sigonella, en Sicile, pour combattre Daech en Libye, a indiqué la ministre Roberta Pinotti. Les Américains «devront demander (une autorisation, ndlr) à notre gouvernement chaque fois qu'ils voudront utiliser un moyen en partance de Sigonella», a précisé la ministre dans une interview mercredi au même quotidien. Ces frappes seront limitées aux opérations nécessaires «en dernier ressort» pour «la protection des installations et du personnel américain et de toute la coalition» en Libye et «dans toute la zone», a ajouté Mme Pinotti. «Ce n'est pas une décision liée à une accélération concernant la Libye», où plusieurs pays occidentaux envisagent une intervention armée pour contrer l'avancée de Daech, a-t-elle insisté. En précisant que l'utilisation de drones ne concerne pas uniquement la Libye mais «toute la zone», la ministre laisse supposer que la région entière peut être concernée par l'autorisation italienne de survol de drones américains qui peuvent être dotés de missiles. Nombre de pays, dont l'Algérie, n'ont pas applaudi les frappes aériennes américaines qui auraient ciblé un camp d'entraînement de Daech prés de Sabrata, à l'ouest de Tripoli. L'Algérie, qui combat le terrorisme depuis des décennies, s'exprime pour une solution pacifique et politique au chaos en Libye. L'ingérence militaire de l'Otan en Libye, il y a quelques années, a créé le chaos exploité par des organisations terroristes, dont Daech et Al Qaïda au Maghreb islamique pour instaurer des camps dans ce pays. Une éventuelle nouvelle ingérence militaire étrangère pourrait encore bénéficier à ces organisations. Les terroristes de Daech et d'Al Qaïda peuvent crier à «l'occupation» et renforcer leurs effectifs. L'Algérie estime que c'est aux Libyens de lutter contre Daech et Al Qaïda après l'instauration de la paix dans ce pays et la création d'un gouvernement. Il y a quelques jours, des avions de combat américains ont bombardé un camp d'entraînement de Daech en Libye. D'après le Pentagone, le raid a fait plusieurs dizaines de morts dont Noureddine Chouchane, décrit comme un cadre de Daech, qui serait l'instigateur de deux récentes attaques en Tunisie, ciblant des touristes. Des soldats français au sol Les Américains ne seraient pas les seuls à tenter de s'impliquer militairement en Libye. Des soldats des forces spéciales françaises auraient débarqué dans la région de Benghazi pour soutenir l'armée du général Khalifa Haftar, indique une source sécuritaire citée par des médias français. Le commando français serait actuellement, d'après les mêmes sources, dans la base aérienne de Benina, à l'est de Benghazi, fief de l'armée du général Haftar. L'ex-président Nicolas Sarkozy est accusé d'avoir été l'auteur du chaos en Libye. C'est lui qui a ordonné l'ingérence militaire dans ce pays. Cet ex-président français avait reconnu avoir parachuté des armes au-dessus de la Libye. Une grande partie de ces armes a profité à des organisations terroristes. La France a écarté, il y a quelques semaines, toute intention d'ingérence militaire en Libye. La menace d'une nouvelle ingérence militaire étrangère en Libye plane sur ce pays dévasté par les affrontements opposant des milices. L'ONU estime à 200 000 le nombre d'éléments de milices armées dans ce pays.