Le chassé-croisé diplomatique en Algérie continue. Le ministre irakien des Affaires étrangères, Ibrahim Al Ashaiqer, effectuera aujourd'hui et demain une visite officielle en Algérie à l'invitation du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra. Si selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères la visite entre dans le cadre du «renforcement des relations de fraternité entre l'Algérie et l'Irak», elle intervient aussi au lendemain de la réaction des familles des détenus algériens dans ce pays qui ont récemment exprimé leur inquiétude tout en affichant leurs craintes quant au sort de leurs proches qui risquent l'exécution. La visite, explique le communiqué du ministère, permettra d'examiner «les moyens de raffermir les liens de fraternité et de consolider les relations de coopération entre les deux pays frères». Des entretiens politiques sur les questions arabes, régionales et internationales d'intérêt commun sont également prévus au programme de la visite, précise la même source. Mais il est fort à parier que le dossier des détenus sera à l'ordre du jour, d'autant plus que selon l'association chargée de la défense de ces détenus, une prochaine «décapitation» de ces derniers, emprisonnés pour certains depuis 2004, n'est pas à exclure. La coordination des familles d'Algériens détenus en Irak se méfie, en effet, encore des dispositions et des annonces faites par les autorités irakiennes quant à la libération des détenus algériens, suspectant une possible exécution, en particulier après qu'un message émanant d'un prisonnier algérien en Irak lance l'alerte. Dans ce message, le détenu fait état de l'exécution d'un groupe de prisonniers sunnites à Nassiriya, au sud de l'Irak, parmi eux un Saoudien. Selon la coordination, les autorités algériennes ont été mises au courant de cette affaire depuis plus d'une semaine, mais «peinent à réagir». La visite aujourd'hui du ministre irakien, sera-t-elle la «bonne» occasion pour aborder cet épineux dossier qui traîne depuis des lustres ?