Les familles des détenus algériens en Irak ont exprimé, hier, leur inquiétude et craignent l'exécution de leurs proches.L'association chargée de leur défense a fait état, hier, dans un communiqué transmis à notre rédaction, d'informations confirmant la prochaine décapitation de ces détenus emprisonnés pour certains depuis 2004. La coordination des familles d'Algériens détenus en Irak se méfie, en effet, encore des dispositions et des annonces faites par les autorités irakiennes quant à la libération des détenus algériens, suspectant une possible exécution, en particulier après qu'un message émanant d'un prisonnier algérien en Irak lance l'alerte. Dans ce message, le détenu algérien fait état de l'exécution d'un groupe de prisonniers sunnites emprisonnés à Nassiriya, au sud de l'Irak, parmi eux un prisonnier saoudien. Il informe aussi qu'un autre groupe de prisonniers seront tués ; isolés du reste des détenus, ils subissent aujourd'hui des tortures. Parmi eux figure un prisonnier algérien, Tariq Rif. Selon la coordination, les autorités algériennes ont été mises au courant de cette affaire depuis plus d'une semaine, mais «peinent à réagir». La coordination redoute que les autorités irakiennes ne passent à l'acte et n'exécutent les détenus algériens comme cela s'est produit dans le passé avec le jeune Belhadi. L'association des familles d'Algériens détenus en Irak demande aux Algériens notamment de la capitale de tenir un rassemblement devant le siège de l'ambassade d'Irak à Alger pour protester et pour réclamer l'abolition de la peine de mort contre le jeune Tariq. La coordination invite les médias et les associations de défense des droits de l'homme à prendre attache avec la famille du détenu pour le défendre et réclamer sa libération immédiate. Le responsable de la coordination, Houari Kaddour, appelle les autorités irakiennes à accélérer les procédures de libération des détenus algériens et à organiser des procès justes et équitables à l'égard des personnes accusées de terrorisme, notamment ceux considérés comme des éléments de Daech. Les prisonniers algériens, détenus depuis 2004 lors de l'invasion américaine, ont été soumis aux pires formes de torture physique et ont été jugés sans aucune défense et privés de leurs droits légaux. Un appel a été lancé également à l'adresse des organisations nationales et internationales pour soutenir la cause de ces détenus qui n'ont aucun lien, selon la coordination, avec le terrorisme pratiqué par Daech, mais sont des prisonniers innocents. Les responsables de la diplomatie algérienne sont interpellés pour prendre en charge ce dossier, surtout en cette conjoncture de conflits ethniques entre sunnites et chiites. La coordination de soutien des détenus algériens estime dans ce contexte que les efforts diplomatiques algériens restent insuffisants, surtout après la dernière condamnation annoncée par le tribunal irakien ciblant un prisonnier algérien exécuté en décembre 2014.