Les étudiants du département de la langue et culture amazigh de l'université Ali- Mohand-Oulhadj de Bouira ont battu le pavé récemment pour demander l'égalité entre les deux langues officielles en Algérie, soit les langues arabe et amazighe. Un appel auquel une foule nombreuse a répondu, dont des militants de partis politiques, des enseignants et plusieurs citoyens qui ont sillonné les rues de la ville pour réclamer pour leur langue maternelle, tamazight, un statut digne d'une langue officielle. Au cours d'une prise de parole en face du département de tamazight, les étudiants ont lu la plate-forme de leurs revendications, tout en appelant à la vigilance pour éviter la récupération politique de cette initiative. Ainsi, les membres du comité autonome ont saisi l'occasion pour rappeler leur attachement à la promotion de cette langue ancestrale. «La Constitution doit être claire. Tamazight doit avoir le même statut que la langue arabe», a souligné un membre du comité. Les marcheurs avaient d'abord sillonné le campus de l'université, avant de se diriger vers le siège de la wilaya, puis celui de la direction de l'éducation nationale. Dans la plate-forme de revendications, les étudiants ont mis l'accent sur plusieurs points, dont «l'égalité entre les deux langues officielles, l'arabe et tamazight, dans le domaine éducatif, administratif et politique». Ainsi, ils demandent l'annulation pure et simple du caractère facultatif de l'enseignement de la langue amazighe. Il faut souligner que le caractère facultatif de l'enseignement de tamazight a été vivement contesté depuis des années. Les étudiants ont appelé les pouvoirs publics à mettre en place une politique et des mécanismes qui permettront la généralisation l'enseignement de la langue amazighe sur tout le territoire national et l'ouverture de postes budgétaires. Le problème de l'encadrement ne se pose plus à présent avec les promotions de licenciés et de diplômés en mastère en tamazight par trois départements, à savoir Tizi Ouzou, Béjaïa, Batna et bien sûr Bouira. En ce qui concerne la graphie avec laquelle doit s'écrire tamazight, les membres du comité autonome sont clairs. «Exigence du caractère latin pour l'écriture et l'enseignement de tamazight et une académie qui doit d'être animée par des experts qui seront à la hauteur», lit-on dans la plate-forme de revendications.