Ils étaient très nombreux hier, vers les coups de 11h30 min., les étudiants du département de langue et culture amazighes de l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, à venir battre le pavé pour dénoncer certaines imperfections remarquées dans l'enseignement de la langue amazighe. La marche a démarré depuis l'enceinte de l'université vers l'esplanade du siège de la wilaya où une halte a été observée. Parmi leurs revendications « l'officialisation de la langue amazighe, l'abolition du caractère facultatif de l'enseignement de tamazight dans tous les paliers, et dans son environnement immédiat, et mettre fin au déni identitaire dont l'élément amazigh est victime ». Après cette pause momentanée les étudiants ont repris leur marche pour atteindre le siège de la direction de l'éducation (DE). A ce niveau également, les organisateurs ont tenu à déplorer le nombre de 14 postes de travail dégagés pour l'enseignement de la langue amazighe qui ne comblent pas les besoins en la matière. A ce titre un enseignant en tamazight indique : « comment peut-on admettre un quota que nous trouvons humiliant, réservé pour la langue tamazight ? Sur les 19.000 postes ouverts pour le nouveau recrutement, notre langue n'a eu que 209 postes, soit un taux qui ne dépasse pas 1 %, c'est absurde !». Dans la wilaya de Bouira pour l'année en cours seulement 14 postes de travail ont été affectés pour l'enseignement de tamazight (4 postes dans le primaire, 4 dans le moyen et 6 pour le secondaire). L'année dernière, un seul poste avait été attribué, selon les encadreurs et les étudiants de la langue amazighe qui ont dénoncé « cette politique d'exclusion de l'ensemble historique amazigh dans son environnement naturel et réel ». Une fois leurs revendications consignées dans une déclaration qu'ils ont tenu à remettre à qui de droit, les étudiants se sont séparés dans le calme.