Depuis trois jours, le quartier de Sidi El Haouari vit une situation peu ordinaire. Après l'entame d'une grosse opération de relogement qui a touché 650 familles, d'autres familles se sentant exclues de cette opération ont investi la rue. Parmi elles, 28 occupant une partie du Palais du Bey, un des plus importants monuments historiques de la ville. Pour protester contre ce qu'ils appellent " la hogra ", ces familles ont procédé, hier, à la fermeture de la porte principale de cet édifice, interdisant l'accès du personnel de l'OGOCB à leurs bureaux, domiciliés dans une dépendance de ce palais. Les quelques gardiens du monument ont trouvé tout le mal du monde pour rejoindre leurs postes de travail. Le responsable de l'office, à qui on a interdit de rejoindre son bureau, craint le pire. En cas où la commission de recours dépêchée par le wali ne se rendra pas sur place, il n'est pas exclu que les familles en colère tentent de s'attaquer à ce monument historique déjà fragilisé par les aléas du temps. Lors de notre passage, les femmes qui ont tenu à nous faire parvenir leurs doléances, ont insisté pour dire qu'ils - les protestataires- ne sont pas adeptes du désordre. Mais, ajoute l'une d'entre elles, notre attente perdure depuis pratiquement quarante ans. Signalons que la question des indus occupants du Palais du Bey a été posée à tous les walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya et que la presse locale et nationale lui a consacré des colonnes et des colonnes. Ajoutons que l'hôtel Châteauneuf dont la carcasse avait été implantée sur le site du Palais du Bey, il y a une trentaine d'années, doit recevoir les services techniques de la mairie de chef lieu. Le projet a été discuté plus d'une fois par l'exécutif de la mairie et validé plusieurs fois. Donc le cas de ces indus occupants s'il n'est pas résolu se posera autrement quand ce transfert aura lieu. Et c'est un héritage historique de grande valeur qui en pâtira.