Ce monument a été construit en 1792 par le Bey Mohamed El Kebir après la fin de l'occupation espagnole d'Oran. Au grand bonheur d'El Bahia, le site sur lequel est érigé le palais du Bey est désormais classé comme bien historique relevant du patrimoine national. La décision a été prise par le président de la République lui-même. Elle a été annoncée jeudi dernier par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, lors d'une conférence de presse animée dans la capitale de l'Ouest, Oran. On dit bien que le monument historique est une petite histoire dans la grande histoire, et c'est le cas du Palais du Bey d'Oran. Ce monument, qui atteste du riche passé historique de notre pays, a été construit en 1792 par le Bey Mohamed El Kebir après la fin de l'occupation espagnole d'Oran. Il s'étend sur une surface de 7,5 hectares et comporte plusieurs compartiments comme le diwan, le harem, le palais de la favorite, la résidence du Bey en plus des jardins surplombant la mer. En outre, une enveloppe budgétaire assez conséquente a été dégagée par la tutelle. Cela s'inscrit dans le cadre de la politique suivie par le ministère de la Culture, visant notamment à réhabiliter et à protéger les monuments historiques, classés non seulement patrimoine national mais mondial. En ce sens, le site en question a bénéficié dernièrement d'une enveloppe de 85 millions de dinars pour sa restauration. Cependant, les travaux ont été mal réalisés, comme l'avait souligné un des experts, ce qui a nécessité la création d'un comité de pilotage des travaux et d'une unité de gestion du chantier. Dans le même sillage, la ministre de la Culture a également indiqué que le sort de la carcasse du projet de l'hôtel Châteauneuf, haut d'une vingtaine d'étages, construit sur le site même du palais du Bey, sera déterminé par des experts et des spécialistes qui doivent faire, la semaine prochaine, des propositions sur les éventuelles utilisations de cette construction. Ces mêmes experts doivent élaborer un plan de réhabilitation et de restauration de ce site historique, pour être présenté pour approbation par les instances supérieures du pays. La ministre de la Culture a rassuré que la carcasse de l'hôtel Châteauneuf ne sera pas mise en vente puisque c'est tout le périmètre entourant le site du palais du Bey, dans un rayon de 500 mètres, qui est déclaré patrimoine national et donc incessible et inaliénable. Mme Toumi a précisé que l'Etat dispose de tous les moyens juridiques et matériels qui lui permettent une nouvelle approche de la prise en charge des sites et monuments historiques et leur intégration dans un programme national de restauration et de réhabilitation. Il s'agit également d'envisager une rentabilisation de ces sites selon un cahier des charges auquel seront soumis les éventuels utilisateurs pour les besoins d'organisation de fêtes, tournages de films et autres. La représentante du gouvernement a annoncé que l'agence nationale d'archéologie sera restructurée et verra la création de trois centres dont celui chargé de la recherche dans le patrimoine national et celui chargé du contrôle et de la protection des monuments historiques. Une autre structure verra également le jour, à savoir un office national de gestion des monuments et sites historiques. «Il est temps d'intégrer tous les monuments du pays dans une stratégie leur permettant de devenir des stations touristiques incontournables à visiter, comme c'est le cas partout à travers le monde», a souligné la ministre de la Culture.