Même dans l'enceinte d'un centre de repos et de loisirs, la gent féminine algérienne n'est point à l'abri de la violence de certains énergumènes du sexe opposé. Une jeune fille a été agressée au sein d'un centre de repos et de détente du côté de la périphérie algéroise. L'accusé déjà condamné au niveau du tribunal de Chéraga a comparu hier devant la cour d'Alger, après cassation, pour coups et blessures volontaires. Les faits se sont déroulés dans un salon commun du centre. La victime y était installée en compagnie de sa jeune sœur, non loin d'un groupe de jeunes garçons qui regardaient un match de football. Le volume de la télévision était poussé à fond, et les supporters criaient, selon la victime, à tue-tête. Indisposée par ce boucan, la jeune sœur demande «poliment» à l'accusé de faire moins de bruit. Du moins, selon le témoignage de la plaignante. La version du prévenu était tout autre. «Elle a grossièrement hurlé de me la fermer, et a commencé à m'insulter. Il y avait beaucoup de monde, et j'ai eu très honte. Je suis sorti et j'ai demandé à la fille de me suivre, juste pour m'expliquer avec elle et lui dire que ce n'était pas correct d'agir de la sorte», raconta-t-il. Puis, désignant du menton la victime présente à la barre, il poursuivit : «Mais c'est elle qui est venue, et elle a commencé à m'insulter et à me frapper avec son sac, comme une folle hystérique. Ma mère est venue voir ce qui se passait. Elle ne l'a pas épargnée et elle l'a aussi frappée.» La juge lança à l'accusé : «Mais est-ce que toi tu l'as frappée ?» Ce dernier répondit le plus naturellement du monde : «Oui, je lui ai donné un coup de poing.» La magistrate, interloquée, sermonna : «Si effectivement elle t'a insulté, tu n'avais qu'à porter plainte contre elle, et ne pas la frapper ! Tu es un homme, et tu oses donner un coup de poing à une fille, beaucoup plus jeune que toi qui plus est !» Quand ce fut le tour de la victime de donner sa version des faits, elle nia en bloc avoir proféré une quelconque grossièreté contre l'accusé, et encore moins l'avoir frappé. «Je suis sortie, il m'a assené deux coups de poings de part et d'autre de la tête, au niveau des tempes. Je n'aurais pas pu le frapper avec mon sac, car je l'avais laissé dans le salon», déclara-t-elle. «Mais l'as-tu insulté ?», interrogea la juge. La plaignante affirma : «Jamais. Je n'en ai pas l'habitude, et il y avait sur les lieux nombre de grandes personnes qui me connaissent depuis ma naissance.» «Je n'aurais jamais osé, il faut les respecter», ajoute calmement la victime. La partie civile, en guise de dédommagements pour les préjudices physiques et moraux subis, demanda le versement de la somme de 50 000 DA, tandis que le parquet a requis seulement le payement d'une amende de 10 000 DA, vu que le casier judiciaire de l'accusé est vierge. Après délibération, le juge a condamné l'accusé à verser 15 000 DA.