Le président du Haut commissariat à l'amazighité, Si El Hachemi Assad, est revenu samedi dans une conférence de presse sur toutes les questions liées au Colloque international sur la confection de dictionnaires amazighs qu'accueillera prochainement Béjaïa. De nombreux communicants, des sommités de la langue amazighe ainsi que des experts venus de France, de Suisse et du Maroc participeront à cet évènement qui se déroulera du 12 au 14 mars. «Ce sommet scientifique qui n'est que le prolongement d'un premier colloque tenu à Béjaïa en 2014 a pour objectif l'adaptation de tamazight à son nouveau statut consacré par la récente réforme constitutionnelle», estime Si El Hachemi Assad. Il expliquera que cette rencontre scientifique répondra à la problématique de la lexicographie. Le président du HCA, qui considère dépassée l'étape de la revendication, a mis l'accent sur la nécessité de se lancer sans tarder dans la confection de lexiques monolingues afin d'assurer un large usage de tamazight en milieu professionnel et éventuellement dans les institutions étatiques. Le conférencier rappellera que le choix de Béjaïa est mûrement réfléchi en ce sens que le HCA désire faire de cette ville «une vitrine de ce processus de généralisation de tamazight», d'autant qu'elle constitue un modèle de cette vision consensuelle de généralisation de tamazight avec 68 000 élèves scolarisés encadrés par 560 enseignants. La récurrence de la question de la transcription de la langue berbère sur laquelle de nombreux acteurs divergent, Si El Hachemi Assad la veut totalement dépassionnée. Pour le conférencier, cette question ne trouvera sa réponse qu'à travers la mise en place d'une académie qui sera un véritable instrument d'accompagnement pour l'institution qu'il préside. Aussi la proposition des caractères de transcription de la langue amazighe n'émanera que de cette académie qui sera constituée exclusivement de compétences algériennes, estimera Si El Hachemi Assad.