«L'Algérie n'a jamais occulté sa solidarité avec le peuple sahraoui en lutte pour son droit à l'autodétermination.» C'est le Premier ministre qui le confirme, tout en rappelant que plus de 70 Etats dans le monde, plusieurs organisations internationales ainsi que l'Union africaine, reconnaissent à la République sahraouie ce droit. Dans un entretien accordé à la revue hebdomadaire égyptienne El Ahram El Arabi, Abdelmalek Sellal a réaffirmé le soutien de l'Algérie au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et son engagement en faveur d'un règlement du conflit du Sahara occidental dans le cadre du processus onusien. «Le dossier du Sahara occidental est entre les mains de l'organisation des Nations unies et un processus de négociations politiques est engagé entre le Royaume marocain et la République sahraouie», a, d'emblée, rappelé le Premier ministre Abdelmalek Sellal, insistant sur «l'engagement en faveur du processus onusien visant la recherche d'une solution définitive et juste de ce conflit qui permette aux peuples de la région de concentrer leurs efforts sur le développement socioéconomique». Plusieurs sujets ont été abordés lors de cet entretien que M. Sellal a accordé au média égyptien, notamment la dernière révision constitutionnelle, la crise économique, la menace terroriste et la coopération entre les pays de la région. Pour le Premier ministre, la révision de la loi fondamentale, adoptée par le Parlement le 7 février dernier, est un «saut de qualité» en matière de libertés et de droits collectifs et individuels. Il s'agit même d'«une grande avancée» dans la marche Algérie, a-t-il estimé, ajoutant que la nouvelle Constitution «a consolidé l'unité nationale et l'identité algérienne» à travers la constitutionnalisation de tamazight langue officielle au même titre que la langue arabe. Situation oblige, le Premier ministre a été interrogé sur les incidences de la crise pétrolière sur l'économie algérienne. Il s'agit d'une «crise sévère dont les causes sont plus stratégiques qu'économiques», a-t-il dit, reconnaissant «la difficulté» d'en prédire l'évolution sur le court et moyen termes. Cependant, le chef de l'Exécutif n'a pas omis de préciser que le gouvernement tenait à préserver les acquis sociaux. «Pour faire face à cette crise, l'Algérie doit poursuivre la modernisation du pays sans toucher aux acquis sociaux. Il s'agit pour le pays d'éviter le recours excessif à ses réserves», a-t-il soutenu. Le Premier ministre a évoqué la menace terroriste qui prend de l'ampleur dans la région et cible la paix mondiale. Il a souligné à ce propos que le terrorisme, après «avoir détruit en grande partie l'Irak et la Syrie, a pu invraisemblablement faire le trafic du pétrole». Au passage, Abdelmalek Sellal a rappelé que «l'Algérie a fait face, seule, une décennie durant, au terrorisme abject qui a ôté la vie à des milliers de ses enfants». Les Algériens, a-t-il ajouté, restent unis derrière l'Armée nationale populaire (ANP) et les autres corps de sécurité qui veillent à la protection du peuple et à la défense du pays. Il n'a pas manqué de réitérer l'appel de l'Algérie pour «une coordination internationale et une approche globale pour lutter contre le terrorisme», d'autant que ce fléau s'est associé aux réseaux transnationaux du crime renforçant ainsi ces capacités de nuisance. Enfin, le Premier ministre, et à une question concernant un possible engagement de l'Algérie dans des conflits à l'étranger, a rappelé la position constitutionnelle de l'Etat qui s'interdit toute intervention dans les affaires d'autres pays, précisant que l'Etat algérien «œuvre pour le dialogue» comme moyen de règlement des conflits.