Lors de sa dernière visite dans la wilaya, le ministre des Transports a annoncé l'ouverture prochaine de la nouvelle gare routière d'Oran, réalisée par un opérateur privé sur le deuxième périphérique, non loin du cimetière américain. Le ministre, accompagné de ses hôtes, notamment le wali et le P/APC, a présenté cet équipement comme un acquis pour la ville. Trois semaines après, les responsables locaux se rendent à l'évidence et reportent cette ouverture à plus tard, pour la simple raison que l'accès à cette gare pose des problèmes aussi bien pour les usagers que pour les bus et les taxis, parce qu'initialement, le site de cette gare routière a été mal choisi ou, pour être plus exact, son emplacement n'a répondu à aucune étude préalable. Elle est sur une double voie déjà encombrée de jour comme de nuit parce qu'elle relie Oran Est à sa partie Ouest. D'autre part, ce site n'est desservi par aucune ligne de bus ou de tram. Certes, dans la précipitation, les responsables locaux ont aménagé une petite aire de stationnement et installé un abribus. Ce qui laisse supposer qu'on va attribuer une ligne à un transporteur passant devant cette nouvelle gare. Rappelons que l'attribution de ce site par l'ex-wali d'Oran, actuellement ministre de la Santé, à un «opérateur économique» a soulevé un tollé à l'époque. Parce que la question de l'emplacement a été soulevée. Et initialement, cet «opérateur»devait y ériger un hôtel. Par ailleurs, ce même opérateur est celui qui a exploité pendant plus de deux décades la gare des Castors, rasée il y a quelque semaines et dont l'assiette est destinée à recevoir un jardin public. Selon plusieurs sources, cet «opérateur» ne s'est jamais acquitté des redevances de l'exploitation de cette gare au profit de la mairie d'Oran. Au point où certains membres du syndicat de l'APC, profitant du manque de transparence de la gestion de cette gare, ont installé des cafés sans la moindre autorisation. Or, parmi les soumissionnaires pour l'exploitation de cette gare, se trouve une association de non- voyants de la wilaya de Sidi Bel Abbès. Malheureusement, cette association a été écartée de la course. Toujours concernant l'emplacement de cette gare routière, qui doit abriter entre autres les taxis devant assurer la liaison entre Oran et Alger, pour autoriser son exploitation, le wali a exigé son désenclavement en traçant une route qui passe derrière le cimetière et la relie à El Barki, un quartier populeux périphérique. On ignore qui prendra en charge la réalisation de ce tronçon routier : est-ce la direction des travaux publics ou son exploitant ? La question de sécurité au niveau de cette station et ses environs se posera avec acuité pour les usagers, notamment ceux en provenance des autres wilayas. Elle est mitoyenne d'une fonderie appartenant à Rebrab, et d'une station d'essence et puis le rond-point qui permet l'accès à l'autoroute menant à Alger. D'emblée, la présence permanente de la police est requise. Ce projet, attribué dans l'opacité la plus totale, démontre l'absence de vision des responsables qui se succèdent à la tête de la wilaya d'Oran.