La monarchie wahhabite fait l'unanimité parmi l'opinion publique internationale qui dénonce les crimes perpétrés par ce royaume contre le peuple yéménite. Des pays évoquent l'interdiction de vente d'armes au royaume, tandis que l'ONU hausse le ton face au massacre commis par cette monarchie pétrolière. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a indiqué que la coalition menée par l'Arabie saoudite au Yémen avait entraîné la mort de «deux fois plus» de personnes que toutes les autres forces présentes dans le pays. «Ils ont frappé des marchés, des hôpitaux, des cliniques, des écoles, des usines, des réceptions de mariage - et des centaines de résidences privées dans des villages, des villes, y compris dans la capitale, Sanaa. Malgré de nombreuses démarches internationales, ces terribles incidents continuent de se produire avec une régularité inacceptable», a-t-il dénoncé, cité par un magazine français. Il a fustigé «le carnage» causé mardi par les frappes aériennes de l'alliance arabe sur le marché de Khamis, au nord du Yémen. D'après le Haut-Commissaire, ces raids aériens ont tué 119 civils, dont 24 enfants. Il a indiqué par ailleurs que des membres de son bureau se sont rendus sur les lieux de l'attaque mercredi. «Le personnel des droits de l'homme de l'ONU n'a pu trouver aucune preuve de tout affrontement armé ou objet militaire significatif dans le secteur au moment de l'attaque, au-delà de la présence d'un point de contrôle à quelque 250 mètres du marché», a rapporté un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville, dans un point de presse. Le porte-parole de la coalition menée par l'Arabie saoudite a indiqué que le raid visait un «rassemblement de miliciens», écrit le magazine français Le Point qui évoque «la sale guerre de l'Arabie saoudite» au Yémen. D'après l'ONU, le conflit au Yémen a fait près de 6300 morts, dont près de la moitié des civils (3218) depuis l'intervention en mars 2015 de la coalition arabo-sunnite menée par l'Arabie saoudite contre les rebelles chiites houthis. Cette coalition cible très souvent des lieux publics. Les organisations non gouvernementales (ONG), Amnesty international et Human Rights Watch, ont accusé l'Arabie saoudite d'avoir perpétré des crimes de guerre au Yémen. Nombre de pays, dont l'Algérie, ont refusé de faire partie de cette coalition qui cible le Yémen. La guerre menée par l'Arabie saoudite a, de l'avis de nombreux experts occidentaux, favorisé l'extension de l'action d'Al Qaïda dans ce pays. L'anarchie créée par cette guerre a profité à Daech qui a instauré des camps au Yémen.