Les entreprises qui utilisent des matériaux et des équipements produits localement doivent être favorisées lors de l'octroi des marchés publics, a souhaité Réda Amrani, consultant en économie industrielle. Car, selon lui, le code des marchés publics doit permettre aux entreprises locales d'être favorisées par rapport aux entreprises étrangères. «Les entreprises qui achètent des produits et des équipements locaux doivent bénéficier de points supplémentaires lors de l'évaluation des offres, comme c'est le cas dans les pays européens», a-t-il recommandé, ajoutant qu'une clause devait être insérée dans l'actuel code des marchés publics. A propos de l'annonce de révision du code des marchés publics par le chef de division des marchés publics, M. Mohamed Bouzerd, notamment pour baisser la caution de bonne exécution et organiser l'ouverture des plis technique et financier en une seule séance au lieu de deux, nous a indiqué que toutes les facilitations ou baisses de caution devront avoir des retombées positives pour lutter contre la corruption. L'allégement des procédures s'impose Pour sa part, Ahmed Bengaoud, président de l'Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (UNEB), nous a indiqué que son organisation patronale a déjà formulé des propositions au Conseil national consultatif de la PME au sujet du code des marchés publics. Il a considéré que la possibilité de réviser à la baisse la caution de bonne exécution imposée au titre de passation des marchés publics serait la bienvenue. «Nous souhaitons que la caution soit retenue sur le montant du projet pour alléger les charges supportées par le promoteur», a-t-il estimé en avançant que «seule la caution de soumission qui est de 1% de la valeur du projet devait être maintenue». Déposer la caution de 5% au niveau de la banque sans pouvoir la récupérer qu'après une année est contraignant, a estimé Mouloud Kheloufi, président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA). C'est une perte financière pour les entreprises qui doivent faire face aux multiples charges inhérentes au projet. Dans sa mouture actuelle, le code des marchés publics engendre la fermeture des entreprises», a-t-il noté, relevant que 35 entreprises adhérant à son organisation ont fermé à cause des multiples entraves. Sa confédération a déjà émis 65 propositions pour réviser le code actuel, mais aucune solution n'a été apportée jusque-là aux contraintes relevées par les entreprises, qui font face aux pratiques bureaucratiques. Les confédérations patronales contactées étaient, par ailleurs, unanimes pour dénoncer «le favoritisme pratiqué par l'administration» notamment pour l'exécution de la caution de bonne exécution qui est de 5%. Les premières assises du secteur du BTPH qui se tiendront dans la wilaya de Annaba les 18 et 19 juin seront, selon eux, l'occasion pour mettre en avant les contraintes rencontrées par les opérateurs économiques, principalement ceux du secteur des BTPH et des matériaux de construction. Dans le même sillage, Boualem M'rakech, président de la Confédération du patronat (CAP), note l'existence de la caution de bonne exécution à travers le monde, mais émet des réserves quant à son application en Algérie. Selon lui, dans les autres pays, il s'agit d'une «caution conjointe et solidaire», ce qui signifie que c'est la banque accompagnatrice qui garantit cette caution qui doit être baissée. Il faut aussi entrevoir des modalités pratiques dans le cadre système financier et bancaire et les inscrire dans un système universel, a-t-il recommandé.