Chercher ou trouver un emploi en Algérie n'est pas chose aisée. Les opportunités restent rares, tant par la disponibilité que par l'accès des demandeurs d'emploi aux recruteurs. Et ces difficultés se font d'autant plus sentir que les demandeurs d'emploi sont tout frais émoulus, et n'ont, de ce fait, peu ou pas le réseau de connaissances nécessaires. Afin de remédier à ce problème et faciliter un tant soit peu le parcours du combattant auquel sont confrontés ces jeunes diplômés, plusieurs salons de recrutement sont, depuis quelques années, fréquemment organisés, dans le but de mettre en contact entreprises et demandeurs d'emplois. L'INC, qui, depuis quelques années, organise à chaque fin d'année, au sein même de l'établissement des rencontres entre recruteurs et étudiants en fin de cursus, élargit cette expérience et fait profiter les autres chercheurs d'emploi sortis d'autres organismes, de ses services. Ainsi, le troisième salon des carrières, qui a pris fin hier, s'est déroulé deux jours durant au Palais de la culture de Kouba, et a réuni une trentaine de sociétés et d'entreprises nationales et étrangères. Malgré le faible taux d'affluence qu'a connu le premier jour de ce salon, faute de médiatisation, le second jour a vu, dès l'ouverture des stands, des centaines de jeunes, et moins jeunes, serviettes à la main, prendre d'assaut les stands des recruteurs présents. «Ils doivent d'abord déposer leur curriculum vitae à l'accueil, ensuite aux sociétés auxquelles ils s'intéressent. La plupart du temps ils viennent avec une pile de documents», affirment les organisateurs de l'évènement. Mais cette foule bigarrée n'est pas seulement composée de jeunes diplômés. «Évidemment, il y a beaucoup de jeunes, des filles surtout. Mais d'autres, qui sont déjà en poste, viennent afin de trouver de meilleures opportunités», ajoutent-ils. Les étrangers ont la cote Ce qui est le cas de Chawki, 37 ans, diplômé en économie, et travaillant dans l'administration fiscale depuis neuf ans. «Je suis venu car je ne suis plus satisfait par mon emploi actuel. Dès que j'ai entendu parler de ce salon, j'ai pris ma journée», confie-t-il, ajoutant : «Je pensais ne trouver que des petits jeunes, mais ça me rassure, car je ne suis pas le seul "vieux" à sillonner les stands», s'amuse-t-il. Parmi toutes les entreprises représentées, le fonctionnaire n'a déposé son CV qu'au niveau de sept stands. Comment a-t-il arrêté son choix ? «En fonction de la notoriété naturellement, mais aussi l'emplacement de la direction générale et l'administration de celle-ci, pour ne pas être obligé de déménager», explique-t-il, poursuivant : «J'ai surtout visé les boîtes étrangères qui recrutent à tour de bras, et qui, ne nous voilons pas la face, rémunèrent beaucoup mieux leurs employés», assure-t-il. Et cette année, les boîtes étrangères ont la cote chez la plupart des demandeurs d'emploi, particulièrement les opérateurs de téléphonie et les grands secteurs de l'industrie. Seul bémol relevé par les participants, qu'ils soient exposants ou visiteurs, c'est la durée de ce salon, trop réduite selon eux. «Deux jours ne sont pas suffisants pour drainer un maximum de postulants», déplore le responsable d'un stand, conforté dans ce sens par plusieurs prospecteurs qui affirment que «le nombre d'entreprises présentes n'est pas assez important. L'Etat devrait être l'instigateur de tels salons, pour attirer plus de sociétés».