Au moment où les géants de la téléphonie mobile poursuivent le débat autour des futurs standards de la quatrième génération de téléphonie mobile qui sera incessamment lancée aux Etats-Unis et au japon, l'Algérie se retire carrément de la course et annonce son désintérêt de la 3G. Réagissant aux déclarations du ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication, Hamid Bessalah, des responsables d'opérateurs de la téléphonie ont tenu à exprimer leurs points de vue sur cette question.Le directeur de la communication de Djezzy, Hamid Grine, soutient la démarche des pouvoirs publics. «Il faut développer l'ADSL», nous confiait-il hier. Contacté par nos soins, il a rejoint l'idée du ministre, en indiquant qu'«il faudrait développer en priorité la connexion ADSL et l'Internet en Algérie qui est la condition essentielle pour asseoir une base performante et solide à tous les niveaux des TIC». Il a ajouté que «l'ADSL n'est pas assez développée. L'Algérie est un pays émergent qui aspire à être une plaque tournante en Afrique en matière de TIC». Selon lui, «il reste encore beaucoup à faire pour aller vers la 3G». Interrogé sur la 4G, M. Grine a indiqué qu'il n'a aucune information à communiquer sur ce dossier. M. Mohamed Salah Daâs, directeur de la communication chez Mobilis, a précisé pour sa part, que «Mobilis est une entreprise publique et elle doit respecter les décisions de l'Etat». Et d'ajouter dans ce sillage que les trois opérateurs ont entièrement le droit d'engager des expérimentations sur le réseau de la 3 G, mais n'ont aucun droit de le commercialiser.D'ailleurs Mobilis, selon des déclarations officielles, s'est doté de toutes les infrastructures adéquates en prévision de l'introduction de la 3G en Algérie. Nedjma, qui ambitionnait de décrocher la licence 3G en tant que leader de l'innovation et du multimédia mobile en Algérie a préféré ne faire aucun commentaire à ce sujet. L'Algérie se trouve au stade EDGE, la dernière étape avant la troisième génération. La 3G et la 4G sont deux réseaux distincts, et les deux nécessitent d'importants investissements, mais le coup n'est pas amorti si on passe directement à la 4G. Faible taux de pénétration Le premier responsable du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Hamid Bessalah qui, pour rappel, intervenait récemment en marge d'une rencontre sur les expériences des pays du Maghreb dans le développement de la culture numérique en affirmant que «la 3-G n'est pas une priorité pour l'Algérie, contrairement au développement de l'Internet sur le fixe (ADSL)». Ainsi, l'intérêt de la tutelle sera désormais de propulser les créneaux ADSL et, pourquoi pas, propulser l'opérateur historique Algérie télécom. «Aujourd'hui notre priorité va vers l'Internet sur le fixe, notamment l'ADSL qui peut être soutenu par le Wimax notamment», a expliqué M. Bessalah. Selon lui, l'Internet haut débit mobile «n'est pas une priorité dans la mesure où nous avons un taux de pénétration à l'Internet qui demeure faible, entre 10 et 12%» (...) la 3G exige de gros investissements et le coût pour le citoyen va être très élevé». Il ya lieu de rappeler qu'en fin mai de l'année écoulée, l'Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) avait lancé une manifestation d'intérêt en vue de l'attribution de la première licence mobile de type 3G. Ce projet, qui avait suscité le doute des experts à cause de l'absence de mise en place d'une véritable industrie de contenus n'a jamais eu lieu. Et face à la déclaration de l'ex-ministre des TIC, Boudjemaâ Haïchour, qui annonçait l'introduction de la 3G pour bientôt, le ministre Bensalah renvoit cette éventualité aux calendes grecques. Deux ans après le lancement du projet d'introduction de la 3G en Algérie, le dossier ne connaît aucun avancement. Le 28 avril 2008, l'Autorité de régulation de la poste et de la télécommunication (ARPT) avait en effet lancé un appel à manifestations d'intérêt pour la licence 3 G. Les choses se sont arrêtées à ce niveau. Certains observateurs s'accordent à dire que «le contexte algérien ne se prête pas bien à cette nouvelle technologie, qui s'appuie dans sa transmission de voix et de données sur des débits très importants. Il s'agit d'Universal Mobile Telecommunications System (UMTS), exigeant un support technique autre que le Global System for Mobile Communication (GSM). L'Algérie est au stade du EDGE L'ex-ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Boudjemaâ Haïchour, avait affirmé, pour sa part, qu'au contraire, le gouvernement algérien se préparait à l'introduction de la téléphonie mobile de 3G et 4G. D'ailleurs, le dossier a fait l'objet d'une étude d'un groupe français spécialisé en collaboration avec un bureau d'expertise algérien. La 3G qui est une nouvelle norme de transmission mobile nécessite un nouveau réseau qui requiert des investissements importants qui dépassent les capacités des opérateurs activant en Algérie, mais ces derniers étaient au plan des infrastructures expérimentales et n'attendaient que l'aval de l'ARPT, ont conclu certains experts. Cela dit, lors de la tenue de la 42e de la FIA, les opérateurs Nedjma et Mobilis ont profité de cette occasion pour mettre en valeur la haute technologie disponible chez les deux opérateurs dans ce domaine de la téléphonie. L'engouement était de taille autour de ces démonstrations. Il faut noter que l'Algérie est au stade du EDGE, c'est-à-dire la dernière étape avant d'aller vers la 3G, qui est dédiée spécialement aux professionnels. La question est de savoir si le marché des professionnels a besoin de cela ? L'expérience en France a démontré que la 3G n'a pas fait fureur Le consommateur algérien, de son côté, est très exigeant et à l'affut de toutes les technologies de pointe. On le constate tous les jours. C'est quelqu'un qui arrive à cohabiter et à exploiter ces nouvelles technologies d'une manière très rapide. Peut-être cela est-il lié à la spécificité de notre société qui est constituée en grande majorité de jeunes?