Las de voir leurs revendications socioprofessionnelles ignorées par leur direction générale, les travailleurs de la Société de gardiennage et de surveillance d'Annaba ont décidé de manifester leur colère en observant un sit-in devant le siège du groupe Sider. Ils étaient quelque 300 travailleurs de cette entreprise à se regrouper, hier, dès les premières heures de la journée, devant le siège de la direction générale de Sider de Chaïba, dans l'espoir d'être reçus par le premier responsable de l'entreprise. Le P-dg du groupe industriel étant absent et l'intérimaire de ce dernier s'étant déclaré dans l'incapacité de prendre une décision sur le moindre point de la plateforme de revendications que tentent d'introduire les travailleurs, la situation est restée en l'état jusqu'en fin de journée. Un des délégués des manifestants que nous avons pu approcher s'est déclaré désespéré devant le peu d'égard que la direction générale de la SGS et par conséquent Sider, dont cette entreprise est une filiale, accordent à ce qui tend à devenir un conflit touchant 1200 employés repartis à travers tout le territoire national. «Nous ne demandons pourtant pas l'impossible. Nos revendications concernent l'élaboration d'une convention collective et d'un organigramme qui définisse une fois pour toutes les postes de travail et les salaires de chacun d'entre nous. Nous demandons que l'on prenne en compte l'ancienneté pour le calcul de l'IEP et une prime pour le port des armes. Ce n'est pas plus compliqué que cela, mais nos responsables n'ont cure de notre situation, c'est le dernier de leurs soucis», proteste Farid Deradji. Ce syndicaliste rappelle que chaque fois que ses collègues et lui ont proposé des solutions aux problèmes que vivent les travailleurs depuis la création de cette EPE, en 1995, ils ont vu leurs doléances rejetées pour un motif ou un autre. Brandissant une pile de lettres de revendications, toutes restées sans suite, selon ses propres affirmations, il menace de faire parvenir ce lourd dossier aux plus hautes instances du pays, s'il le fallait. Faisant preuve de sagesse, toutefois, le délégué des travailleurs dira : «En attendant, nous patienterons jusqu'au retour du président-directeur général du groupe Sider, qui est en déplacement pour une semaine dans le cadre d'une mission, sans interrompre notre mouvement de protestation et sans faillir également à notre mission de protection des clients de la SGS.»