Troublés par la découverte d'un liquide toxique s'échappant du Centre d'enfouissement technique de Sidi Boudrahem, se déversant à l'air libre dans la nature, des citoyens de la localité de Mellala, relevant de la municipalité d'Oued Ghir, ont bloqué avant-hier l'accès à ce CET pour demander sa fermeture immédiate. Ils réclament sa mise en conformité avec les normes requises avant sa réouverture. «Cela fait plusieurs semaines que nous avons constaté l'écoulement d'un liquide étrange aux odeurs insupportables du CET Sidi Boudrahem, sis en amont de nos villages. Les recherches que nous avons menées ont attesté qu'il s'agit du lixiviat, un liquide hautement toxique, qui peut mettre nos vies en péril. Nous avons tiré la sonnette d'alarme et attiré l'attention de la direction de l'environnement sur ce cas, mais rien n'a été fait à ce jour, d'où notre recours à cette action ultime de protestation», a affirmé Brahim Taharbilit, membre actif du mouvement associatif de Mellala, une grande agglomération renfermant plusieurs quartiers. Initialement, ces protestataires avaient envisagé le blocage de la RN12 à la circulation automobile, selon une déclaration rendue publique et dont nous détenons une copie. Toutefois, la promesse faite par le wali de recevoir une délégation des habitants les en a dissuadés. Néanmoins, ces riverains ont bloqué tout accès à ce CET, empêchant ainsi les camions à bennes tasseuses de décharger les ordures collectées. «Nous ne laisserons aucun camion accéder au CET jusqu'à ce que les autorités trouvent des solutions adéquates à l'écoulement de ce produit toxique et aux odeurs nauséabondes», a affirmé notre source. Les travailleurs exerçant au niveau de ce CET ont été priés de quitter les lieux par ces protestataires, plus que jamais déterminés à faire aboutir leur revendication. Selon certains d'eux, des puits ont été déjà contaminés par ce liquide toxique. L'inquiétude de la population locale est d'autant plus accrue que l'utilisation d'une eau contaminée par le lixiviat peut entraîner des pathologies cancérigènes et des malformations, de l'avis d'un spécialiste. Notons que ce CET, mis en service au mois d'août dernier par l'actuel wali, ne dispose ni d'un centre de tri ni d'une station d'épuration. «Ce n'est pas un CET mais plutôt un dépotoir à ciel ouvert», a déploré un élu municipal de l'APC d'Oued Ghir, qui s'est opposé farouchement à l'implantation dudit CET au niveau du plateau Sidi Boudrahem.