Ces sorties visent à prouver, à n'en pas douter, que l'Algérie se porte bien et que la capitale est devenue plus sûre et plus conviviale que certaines villes européennes où la situation sécuritaire s'est malheureusement dégradée. Promenade pédestre d'un officiel hôte de l'Algérie, suivie d'une tasse de café sur les terrasses d'Alger-Centre, rencontre avec la population et la société civile, ces exercices des invités de l'Algérie sont devenus, ces derniers mois, des habitudes à inscrire sur les agendas de nos gouvernants. Après la ministre française de l'Ecologie et du Développement durable, Ségolène Royal, le ministre tunisien de l'Intérieur, Hédi Majdoub, qui a sillonné les artères d'Alger-Centre avant de s'attabler à l'une de ses nombreuses terasses en compagnie de son homologue algérien, Noureddine Bedoui, de Abdelghani Hamel, chef de la police et du P/APC d'Alger-Centre Bettache Abdelhakim, c'est au tour, cette fois, de Jean-Marc Ayrault. Le ministre français des Affaires étrangères, accompagné de notre ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesslam Bouchouareb, de Bernad Emie, ambassadeur de France en Algérie, du wali délégué de Sidi M'hamed et du P/APC d'Alger-Centre a sillonné les rues de la capitale, pris un café à une terrasse de la Grande Poste avant de faire une virée à la librairie du Tiers-Monde et au marché des produits artisanaux locaux. Alger et les grandes villes du pays, à l'instar d'Oran, Constantine, Béjaia, et Annaba, sont aussi plaisantes et surtout modernes avec des moyens de transport modernes mais aussi de nombreux chantiers de réhabilitation du vieux bâti qui battent leur plein. On se souvient que cet exercice de sorties inopinées dans les rues de la capitale était réservée aux ministres et présidents français. En mars 2003, Jacques Chirac avai reçu un accueil triomphal à Alger et Oran. Il était l'homme politique préféré des Algérois et même de toute l'Algérie, grâce à ses positions politiques au niveau international et plus particulièrement au Proche-Orient. En 2004, Nicolas Sarkozy, alors ministre des Finances, accompagné de son ex-épouse Cécilia, était descendu à pied du siège de la direction de la SNTF au boulevard Mohamed V jusqu'à la Grande Poste au cœur d'Alger. Alain Juppé, Ségolène Royal, Anne Hidalgo, Christiane Taubira, Najet Valaud-Belkacem, tous ces officiels français ont reçu un accueil chaleureux et visité Alger et les grandes villes du pays. C'était le cas aussi pour l'ancienne gouverneure générale du Canada, Michaelle Jean ainsi que pour l'actuel président turc Tayyep Erdogan qui ont droit à une virée à la Casbah d'Alger. En dépit de la présence, aux côtés de ces invités de marque, d'un cordon de sécurité important, il n'en demeure pas moins que les Algérois qui fréquentent de plus en plus, en ces jours printaniers, les terrasses de cafés et les salons de thé apprécient ces sorties des officiels étrangers qui obligent, en quelques sorte, nos ministres à faire des balades et à se frotter à la population locale. D'ailleurs, le citoyen lambda souhaite voir nos ministres et nos députés siroter des cafés chaque jour sur les terrasses des cafés, déjeuner avec la population dans les restaurants de la rue Tanger ou encore prendre métro, bus et tramway, comme cela fait dans les pays développés. Une perspective à ne pas écarter tant des moyens colossaux sont mis en œuvre pour l'embellissement de la capitale et des grandes villes algériennes ?