La Fédération algérienne des donneurs de sang a saisi l'occasion de la célébration, aujourd'hui, de la journée maghrébine du don de sang pour lancer un appel aux personnes ayant des groupes sanguins rares comme le O- pour se présenter aux centres de transfusion sanguine, au niveau des hôpitaux, afin de les identifier. «Il est difficile de trouver des donneurs ayant certains groupes sanguins rares», a fait remarquer Kaddour Gherbi, président de la Fédération algérienne et vice-président de la Fédération maghrébine des donneurs de sang. «Ce type de donneurs ne sont pas nombreux», a-t-il déploré, recommandant aux citoyens de s'inscrire aux centres de transfusion pour pouvoir, à la fois, leur faire appel et leur venir aussi en aide en cas de besoin. Une telle action permettra de sauver des vies dans la mesure où elle facilitera la recherche de donneurs au lieu de perdre du temps à travers le lancement des appels via les mosquées, les réseaux sociaux ou encore les radios. Les familles des milliers de patients en manque de globules rouges, de plaquettes, notamment, sont souvent prises de panique lorsqu'ils cherchent des donneurs en urgence. Le facteur temps y joue beaucoup, d'où l'importance de l'identification des donneurs potentiels. Bien que, d'une manière générale, les hôpitaux disposent d'une liste de personnes ayant des groupes rares, mais les appels réguliers des familles de malades confirment le récurrent problème du manque de sang pour ces mêmes groupes. Un appel est lancé également à l'adresse des jeunes pour devenir des bénévoles réguliers, en vue de remplacer des donneurs qui ont atteint la limite d'âge. A l'adresse de ceux qui craignent la contamination par des maladies transmissibles par le sang, Gherbi a assuré que l'opération de don est encadrée par des médecins, et que le matériel utilisé est stérilisé et à usage unique. Pour inciter les donneurs, il citera entre autres avantages du don de sang «l'obtention d'une carte de groupage à titre gracieux, la participation à sauver des vies humaines et la réalisation d'un bilan sanguin qui permettrait de déceler d'éventuelles maladies». L'Algérie 1re en Afrique En dépit des larges campagnes de sensibilisation organisées durant toute l'année, les 206 structures de transfusion sanguine réparties sur l'ensemble du territoire national se chargent de la collecte du sang. Selon Gherbi, «il n'est pas possible de placer un clino-mobile à travers tous les quartiers, car il faudra, dans ce cas-là, mobiliser des dizaines de praticiens de la santé chargés de la sélection des donneurs, en dépit des conditions d'hygiène à garantir. En raison de la courte durée de vie du sang, qui ne dépasse pas les 35-40 jours contre 3 à 5 jours pour les plaquettes, la fédération lance régulièrement des appels afin de régénérer le sang et assurer l'alimentation des banques de sang des hôpitaux. Gherbi note, cependant, la baisse du nombre de donneurs durant le mois de Ramadhan et la saison estivale d'où la multiplication des appels à la veille de ces périodes pour collecter un nombre élevé de poches, afin d'assurer la régénération au niveau de la banque de sang. A propos du nombre de donneurs, il a souligné que l'Algérie compte 13,7 donneurs/1000 habitants alors que la norme de l'Organisation mondiale de la santé est de 10 donneurs/1000 habitants. L'Algérie occupe la tête de liste au niveau arabe et africain. Le nombre des donneurs réguliers est de 100 000 personnes. Dans un objectif d'améliorer son plan d'action, la fédération, qui fêtera le 25 octobre son 40e anniversaire, demande à être classée comme organisation d'utilité publique en vue de bénéficier de moyens lui permettant d'intensifier les campagnes de sensibilisation et rendre hommage aux donneurs.