Sept policiers turcs ont été tués et au moins 27 personnes ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée jeudi à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, a indiqué une source de sécurité locale dans un nouveau bilan. Sur les 27 blessés, 14 sont des civils et 13 des policiers. Un précédent bilan a fait état de 6 morts parmi les policiers et 23 personnes blessées. Un véhicule bourré d'explosifs a explosé au passage d'un car de police près de la principale gare routière de la ville, selon une source de sécurité de la région. Cette attaque survient à la veille d'une rare visite du Premier ministre, Ahmet Davutoglu, qui a prévu de rencontrer les habitants de Diyarbakir et d'évaluer sur place les dégâts occasionnés par les combats. De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur les lieux. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a confirmé le bilan et accusé les séparatistes kurdes depuis Washington. «Nous ne pouvons plus tolérer ça. Les pays européens et les autres pays, j'espère, peuvent voir le véritable visage derrière ces attentats», a déclaré le président turc lors d'un discours devant l'institution Brookings à Washington. Les forces de sécurité turques mènent depuis plusieurs mois des opérations d'envergure contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans plusieurs quartiers de cette ville et dans le sud-est anatolien en général, où le PKK a lancé un «soulèvement» dans les zones urbaines. La Turquie vit en état d'alerte renforcée en raison d'une série inédite d'attaques depuis l'été dernier, attribuées aux terroristes ou liées à la reprise du conflit kurde. La dernière, un attentat suicide attribué par les autorités turques au groupe terroriste autoproclamée Etat islamique, a frappé le cœur d'Istanbul le 19 mars sur l'avenue commerçante Istiklal, tuant quatre touristes étrangers et blessant une trentaine de personnes. L'attentat de l'avenue Istiklal est intervenu six jours après celui à la voiture piégée dans le centre d'Ankara qui a tué 35 personnes et a été revendiqué par un groupe radical kurde proche du PKK. Après plus de deux ans de cessez-le-feu, le conflit kurde a repris l'été dernier. Des affrontements opposent les forces de sécurité aux rebelles du PKK dans de nombreuses villes du sud-est anatolien placées sous couvre-feu.